La Marine dit adieu à la 32F et à ses EC225

Ce weekend, la très glorieuse flottille 32F de l’Aéronautique navale française va être mise en sommeil. Ses deux hélicos EC225 vont être reversé à l’armée de l’Air. Après avoir été pressentis pour intégrer le GAM 56 « Vaucluse » basé à Evreux, ils devraient plutôt rejoindre l’EH 1/67 « Pyrénées » à Cazaux.

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Un des deux EC225 de la Flottille 32F dont l’aventure va se poursuivre sous une cocarde dépourvue d’ancre.

Ces deux appareils, originellement prévus pour le marché civil, avaient été livrés à la flottille en 2010 pour faire la jonction entre les derniers « Superbes » Frelon, retirés du service cette année-là, et qu’il n’était pas possible de faire durer plus longtemps, et l’arrivée des premiers NH90, afin d’assurer le sauvetage en mer au large de la Bretagne. Pour cette mission l’emploi d’une machine puissante, disposant d’une autonomie respectable et de capacités d’emport notables est  indispensable. La solution temporaire constituée par ces deux machines, prévue pour ne durer que quelques mois, a finalement continué 6 ans

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Dans le chenal, le navire et l’hélicoptère évoluent ensemble, reliés par une ligne de vie. Le pilotage se doit donc d’être précis, quelque soient les conditions météorologiques, plutôt clémentes en cette fin octobre. Les joies de la Bretagne hors saison !

En octobre 2011, à l’occasion du salon morbihannais du bateau d’occasion « Le mille sabords du Crouesty », qui marque traditionnellement la fin de saison dans un des plus importants ports de plaisance de France, un de ces hélicoptères, alors entré en service depuis quelques mois, était venu effectuer une démonstration conjointe avec une des vedettes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer, la SNSM, pour une des premières occasion de voir évoluer cette impressionnante machine au plus près du public.

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Mission accomplie, le « plouf » remonte à bord. L’aspect grisé de cette photo, non retouchée, est le fait de la quantité d’embruns soulevés par le rotor de l’hélico et se trouvant entre le photographe et son sujet.

Dans le chenal d’accès au port, l’hélicoptère et la vedette ont donc effectué un exercice complet d’hélitreuillage afin de montrer quelles procédures sont appliquées lorsqu’il faut aller chercher un blessé à bord d’un navire de pêche, par exemple.

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Après sa démonstration, l’EC225 s’est posé sur l’esplanade à côté de la chapelle Notre-Dame du Croisty.

Et cet exercice n’a vraiment rien de théorique. Depuis sa création en décembre 1957 sur  Sikorsky S-58, avec le Super Frelon de 1970 à 2010 puis avec l’EC225, et en dépit d’une longue période d’activité consacrée à la lutte anti-sous-marine et à la protection des accès maritimes de la rade de Brest, la Flottille, qui achève son histoire avec 150 000 heures de vol, a réalisé 3213 missions de sauvetage et a donc porté secours à 2202 personnes.

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4 mai 2010. Derniers tours de rotor pour le Super Frelon n°144 livré au Musée de l’Air.

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Gérard Feldzer, alors directeur du Musée de l’Air, accompagné du regretté Xavier Massé, Attaché de conservation, accueillent l’équipage du Super Frelon 144 au Bourget.

Un de ses plus hauts faits d’arme, parmi des centaines de missions difficiles, a eu lieu le 17 mars 1978 lorsque l’équipage « Belligou Alfa » du Super Frelon n°112 commandé par le LV Martin a été envoyé au secours du pétrolier Amoco Cadiz qui venait de s’éventrer sur les récits au large de Portsall avec 220 000 tonnes de pétrole brut dans ses soutes. Sur place, de nuit et en pleine tempête, le LV Martin a tenu un vol stationnaire de 43 minutes, un record et un exploit surhumain dans ces conditions, pour permettre l’évacuation de 28 des 44 membres d’équipage du navire en train de sombrer.

Un autre Super Frelon de la 32F, piloté par le LV d’Escayrac Lauture prit ensuite le relais pour embarquer 9 marins supplémentaire (*) avant que le LV Martin revienne pour en remonter 5 autres, ne laissant à bord que le capitaine et son second qui seront à leur tour treuillés au petit matin.

C’est donc une unité particulièrement glorieuse qui tire sa révérence. Désormais, ce sont les NH90 de la 33F qui vont assurer la difficile mission du secours en mer depuis Lanvéoc, sa base principale, et Cherbourg, où elle va prendre le relais du détachement permanent que la 32F assurait avec un des hélicos qu’elle reverse à l’armée de l’Air.

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Le successeur. A charge du NH90 de faire oublier les EC225 et surtout les Super Frelon.

La mise en sommeil de la 32F va être suivie dans seulement quelques jours de celle de la 17F, qui sera accompagnée par le retrait de service du  Super Etendard. Si les EC225 n’ont en rien bouleversé l’histoire de la Marine, il en est tout à fait différemment avec le chasseur Dassault.

 

 

(*) son hélicoptère était en version ASM, donc moins adapté, car plus lourd, pour la mission de cette nuit-là. Le Super Frelon n°112 a malheureusement été détruit lors d’un dramatique accident en 1980. 

Orbis, du DC-10 au MD-10

Le DC-10 est devenu un avion bien rare. Plus de 45 ans après son entrée en service, il a été supplanté par d’autres machines plus performantes. Sa production s’est limitée à très exactement 446 exemplaires dont 60 KC-10 Extender de ravitaillement en vol commandés par l’USAF. Barré par le 747, il a été aussi été durement touché par une série d’accidents spectaculaires entre 1974 et 1979 qui ont entraîné un assèchement fatal des commandes.

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Le N10DC « Ship One » au cours des essais de vitesse minimale de décollage à Edwards AFB en 1971. (Photo : MDC via René J. Francillon)

Échec commercial pour son constructeur, le DC-10 fut néanmoins adulé plus tard par ses passagers et ses équipages. En France, il fut, bien sûr, l’avion emblématique de la compagnie UTA, chargé des voyages exotiques en  Afrique ou aux Antilles. Il vola aussi pour AOM et Aerolyon, des compagnies également synonymes de vacances et de soleil. Il n’est donc pas étonnant que les passagers ont gardé un bon souvenir de leurs vols. Mais n’oublions pas qu’un DC-10 d’UTA a malheureusement été pulvérisé en plein ciel, au dessus du Niger, par une bombe libyenne en 1989.

Parallèlement à son intense carrière de transporteur de passagers, le DC-10 a été un avion extrêmement apprécié pour le transport de fret, son fuselage large étant parfaitement adapté à cette mission. Évidement, il n’est pas possible non plus de ne pas évoquer les trois DC-10 de la compagnie 10 Tanker qui sont utilisés comme avions de lutte contre les feux de forêts aux USA et en Australie. En fait, la majeure partie de la carrière commerciale du DC-10 s’est déroulée sans histoire et aujourd’hui, le DC-10 ne fait donc plus vraiment les gros titres.

Pourtant, le DC-10 été à nouveau mis en lumière en Californie, il y a tout juste quelques jours, et son histoire est de celle que la grande histoire de l’aéronautique ne retiendra pas forcément, mais qui a pourtant changé la vie de milliers de personnes.

Le DC-10-10 aujourd’hui immatriculé N220AU est le deuxième DC-10 produit et porte le numéro constructeur 46501. Il fut initialement immatriculé N101AA car destiné à American Airlines. Il fait son premier vol en janvier 1971, quelques mois après le vol inaugural du premier appareil de la lignée, le MSN 46500 immatriculé N10DC et surnommé « Ship One ». Ce dernier n’était pas un prototype. C’était un avion destiné à être mis au standard commercial une fois les essais en vol achevés. Le deuxième avion produit, « Ship Two » était aussi destiné à rejoindre une compagnie, American Airlines comme son immatriculation l’indiquait. Il a donc été équipé d’entrée de tous les systèmes prévus dont celui permettant les atterrissages automatiques, stratégique pour l’exploitation commerciale du triréacteur. Ces essais débutent en mars 1971 et très vite, il s’avère que la mise au point du système « Autoland » risque de prendre plus de temps que prévu. Pour éviter aux livraisons de prendre du retard, Mc Donnell Douglas et American Airlines se mettent d’accord. La compagnie prendra livraison du « Ship One » et le « Ship Two » servira d’appareil d’essais.

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« Ship One » au cours d’un de ses premier vols d’essais au-dessus de la Californie. (Photo : MDC via René J. Francillon)

En décembre 1972, les deux appareils échangent donc leurs immatriculations. Le MSN 46500 « Ship One » devient donc le N101AA tandis que le MSN46501 « Ship Two » devient le nouveau N10DC et permet à McDonnell Douglas de poursuivre les essais en vol.

En juin 1977, cette tâche effectuée et remis au standard commercial, il est livré à la compagnie britannique Laker et immatriculé G-BELO. On le retrouve ensuite immatriculé N183AT pour ATA et en 1986, il retourne en Grande Bretagne comme G-GCAL pour Cal Air puis Novair. Lorsque cette compagnie cesse son activité en 1990, l’avion est stocké un temps avant d’être vendu pour $14 millions à Orbis International. Pour 15 millions de plus, l’avion est converti, dans l’Alabama, en hôpital ophtalmologique volant, une opération qui prend 18 mois. Dans cette nouvelle configuration, il effectue sa première mission en Chine en 1994.

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le N220AU d’Orbis, ancien « Ship Two ». (Photo : Orbis)

Orbis est une Organisation non gouvernementale à but non lucratif créée en 1982. Elle nait d’un constat simple ; dans de nombreux endroits, les personnels soignants n’ont souvent pas les moyens de s’offrir un billet d’avion pour venir se former aux techniques les plus avancées dans les universités du monde occidental. Parmi les problèmes recensés, les maladies ophtalmologiques qui peuvent parfois entraîner la cécité sont ceux qui nécessitent une grande technicité des personnels médicaux et souvent un matériel de pointe.

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Le DC-8 N220RB, premier hôpital ophtalmologique d’Orbis. (photo : Aeroprints.com)

Grâce à un financement initial venu des industriels du monde médical et aéronautique, Orbis équipe le Douglas DC-8-21 N220RB offert par United Airlines en hôpital ophtalmologique volant totalement opérationnel.

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Le DC-8 Orbis (en haut à gauche, derrière un Harbin SH-5) désormais exposé au musée national de l’aviation à Pékin. La Chine est un des pays régulièrement visités par Orbis.

En 1992, le DC-8 est donc remplacé par le DC-10 46501, ancien « Ship Two » et désormais immatriculé N220AU, beaucoup plus volumineux et offrant aussi de plus grandes capacités d’accueil et un confort accru. Ce changement d’appareil entraîne aussi une modernisation complète de l’ensemble du matériel médical disponible à bord.

Depuis 1982, Orbis a ainsi participé à la formation de 325 000 personnels soignants, notamment grâce au bloc opératoire qui fonctionne selon les principes d’un hôpital universitaire et qui dispose de tout le matériel nécessaire pour que les opérations les plus pointues puissent être suivies en direct depuis la salle de classe, d’où l’importance de la régie audiovisuelle existante à bord. 11 millions d’examens oculaires ont été ainsi effectués dans 92 pays afin de prévenir les bénéficiaires d’une  possible cécité en diagnostiquant à temps le glaucome, la cataracte, le trachome, la rétinopathie chez les enfants prématurés et le strabisme.

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En raison de son histoire, le N220UA était déjà un appareil assez peu fatigué. En 1999, il n’accusait que 36 000 heures de vol, à une époque où d’autres DC-10, construits bien après lui, avaient déjà dépassé les 100 000 heures de vol. En raison de son rôle si particulier, l’avion est loin de voler aussi intensément qu’en compagnie régulière. Orbis a annoncé qu’entre 1994 et 2016, au cours de ses 22 ans de service pour l’ONG, l’appareil a parcouru environ 1 500 000 km ce qui ne représente qu’environ 2000 heures de vol. Ses équipages sont des pilotes de lignes qualifiés sur DC-10, provenant généralement de Fedex, et qui viennent convoyer l’avion bénévolement lorsqu’un déplacement est prévu. Pourtant, dès le début de cette décennie, son remplacement avait commencé à faire parler de lui.

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Le DC-10 N220UA à Los Angeles International en juin 2016, prépositionné pour sa cérémonie de retrait de service. (Photo : A. Grondeau/Heading West)

En 2011, Fedex, grand utilisateur d’avions cargo, annonçait offrir à Orbis un de ses avions MD-10, en fait un DC-10 modernisé avec l’avionique contemporaine du MD-11. Il ne nécessite plus qu’un équipage de deux hommes au lieu de trois auparavant, le poste de Flight Engineer étant supprimé. La distance franchissable du MD-10-30 est de 10 000 km environ, contre 7000 les appareils de la série DC-10-10.

L’avion en question est le DC-10-30CF numéro de constructeur 46800, 96e appareil de ce type produit et livré en avril 1973 à Trans International Airlines en tant que N101TV. Avion cargo dès l’origine, il passe ensuite chez Transamerica en 1979 puis Air Florida en 1981, non sans avoir volé un temps pour Nigeria Airways. En 1983, il est de retour chez Transamerica avant d’être racheté par Fedex en 1984. Il change alors d’immatriculation pour devenir N301FE et il est converti au standard MD-10-30F. En 1999, cet avion avait déjà accumulé plus de 60 000 heures de vol.

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Le nouveau MD-10 d’Orbis à Victorville.

Offert donc à Orbis en 2011, il est immatriculé N330AU et le chantier de transformation est confié à Southern California Logistics à Victorville en Californie. La cérémonie d’adieux au premier DC-10 Orbis et l’inauguration du MD-10 a finalement lieu sur l’aéroport de Los Angeles International le 4 juin 2016.

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Le nouveau MD-10 d’Orbis au décollage à Victorville il y a quelques jours. (Photo : Orbis)

L’ensemble de l’équipement intérieur est particulièrement novateur car installé dans 9 conteneurs cargos aériens habituels mais largement modifiés afin de permettre une approche modulaire de l’aménagement qui pourra ainsi évoluer au fur et à mesure des besoins et des évolutions technologique du domaine.

L’agencement général est légèrement différent de celui de son prédécesseur car il comporte, de l’avant vers l’arrière d’une salle de classe/conférence de 46 places reliée aux différentes salles d’intervention ainsi qu’à la salle de stérilisation, d’une pièce dédiée au travail administratif de l’équipe, la régie audiovisuelle, puisque l’avion dispose de la capacité de filmer et diffuser les opérations en 3D, la salle d’examen et de soins au laser, une salle d’observation, le bloc opératoire, l’espace de stérilisation, la salle de réveil et de soins post-opératoires, l’espace de travail biomédical, le vestiaire des patients et du personnel médical. Chacune de ces salles est sponsorisée par différentes compagnies ou partenaires privés. Ainsi la salle de réveil porte le nom de Fedex et la salle d’examen et de soins au laser est désormais parrainée par la société de produits L’Occitane en Provence qui, par le biais de sa Fondation a fait de la lutte contre la cécité un de ses axes de recherche et décerne tous les deux ans, depuis 2013, l’Occitane Sight Award pour distinguer un médecin ophtalmologue et apporter un financement à ses travaux de recherche.

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Inauguration de la salle d’examen et de soin au laser du MD-10. (Photo : Orbis)

Dans le cadre de cette mise en service, le MD-10 Orbis effectue en juin 2016 une tournée aux USA afin que le grand public et les sponsors éventuels viennent découvrir cet outil moderne et participer ainsi à son financement. La première étape a donc été Sacramento, la capitale de l’État de Californie. Il sera ensuite présenté à New York, Washington DC, Memphis et à Dallas. La première mission est d’ors et déjà prévue en Chine au mois de septembre.

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Cindy Crawford présente la salle de réveil du nouvel hôpital volant, c’est un peu ironique quand on sait le nombre de « fractures de l’œil » (souvent chez les mâles) qu’elle a causé… et qu’elle cause encore ! Les ours en peluche, dont un stock important se trouve en permanence à bord, sont sponsorisés par OMEGA. (Photo : Orbis)

Avec son nouveau MD-10, Orbis franchit un cap technologique important. Les missions effectuées par cet hôpital volant ne seront jamais très médiatiques mais pour les patients qui auront, grâce à leur passage à bord de cet avion, été diagnostiqués à temps et soignés, nul doute qu’il restera un souvenir impérissable. C’est aussi un chapitre de plus dans l’histoire du triréacteur McDonnell Douglas, un avion à l’histoire tourmentée, souvent caricaturée à l’extrême et pourtant d’une très grande richesse.

 

Merci à René J. Francillon pour ses éclaircissements érudits sur l’histoire individuelle des deux premiers appareils produits ainsi qu’à Antoine Grondeau pour m’avoir autorisé à publier sa photo du DC-10 Orbis à LAX, point de départ de cet article.

Note : Orbis indique que leur DC-10 N220UA ex « Ship Two » sera confié au Pima Air & Space museum à Tucson, Arizona.

Une heure en bord de pistes à San Francisco

Comment clore en beauté un voyage en Californie qui, par ailleurs, a été très riche en rencontres et en photos d’avions difficiles à trouver dans nos contrées européennes ? Parce qu’il fallait rendre la voiture de location en fin d’après midi lors du dernier jour de notre voyage de mars 2014 à l’aéroport de San Francisco, nous avons choisi de faire ce que les passionnés d’aviation font souvent : se mettre en bord de piste juste pour le plaisir de voir décoller et atterrir quelques aéronefs.

La faute à un trafic routier assez dense, Moffett Field, et ses hangars historiques, nous a échappé et c’est en passant en bout de piste de KSFO que l’idée s’est imposée, surtout en se souvenant de la configuration du site. Dans l’après-midi, avec un soleil au sud-ouest, en se positionnant au sud, au bord de la baie, on devait pouvoir profiter du spectacle.

KSFO

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Le chemin côtier parallèle à Old Bayshore Highway à Burligame (CA) en regardant vers l’ouest. Charmant, n’est-ce pas ?

Un peu au hasard, et un peu grâce au GPS, nous nous sommes garés sur le parking d’un hôtel situé en bordure de baie, sur Old Bayshore Highway. Là, nous avons découvert qu’un chemin côtier, public, offrait une vue imprenable et imparable sur le seuil de piste 26, situé à 1500 mètres quand même. Cependant, avec une focale disponible de l’ordre de 400 mm, ou au-delà, montée sur un appareil doté d’un petit capteur DX, les prises de vues sont tout à fait possibles. Il faisait grand beau sur la baie ce jour-là, nous en avons bien profité pendant la petite heure passée en bout de piste.

Les photos présentés ci-dessous sont brutes de boitier, ce qui explique la légère sur-exposition parfois (et oui, la lumière californienne, j’y étais pas préparé !). Elles ont été toutefois recadrées et réduites en 1024 pixels de large avec un léger facteur de compression. Elles sont publiées dans l’ordre des prises de vues et sont représentatives de l’activité aérienne de l’aéroport observée pendant une heure environ, en milieu d’après-midi ce jour-là.

Spotter à Frisco, c’est, d’abord, de ne pas être allergiques aux avions de Southwest et à leurs étranges couleurs. La plus forte concentration de Boeing de la plus ancienne des « Low Cost » se trouve sur l’autre rive de la baie, à Oakland, mais il en passe aussi à KSFO.

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Boeing 737-7H4 N942WN

Faire un voyage long de 9 000km, tout ça pour photographier un Boeing 777 d’Air France, si c’est pas de la perversion ?

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Boeing 777-228(ER) F-GSPD

Lorsque les avions décollent en parallèle sur les deux pistes 1L et 1R presque simultanément, l’impression est saisissante.

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Boeing 737 United Airlines

Spotter à San Francisco, c’est, surtout, ne pas être allergique aux avions de United et à leur décoration aussi sobre que celle de notre compagnie nationale, directement héritée de Continental. Mais quand il s’agit d’un Boeing 747, ça passe sans problème.

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Boeing 747-422 N179UA

Lorsque deux avions sont en approches sur les deux pistes 26, on peut faire aussi ce genre d’image assez peu banales il faut bien l’avouer.

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Bombardier CRJ-701ER N758SK et Bombardier CRJ-100ER N986CA. 400mm – non recadrée.

Il faut s’y faire, la silhouette du Boeing 787, encore rare en 2014, va devenir de plus en plus familière un peu partout.

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Boeing 787-8 JA830J

Autre compagnie dont le hub principal se trouve à San Francisco, la « Low Cost » Virgin America. Le 777 devant lequel cet A319 se pose arbore les couleurs d’Emirates, bien plus familières et bien moins exotiques, finalement, pour un spotter français !

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Airbus A319-112 N522VA et Boeing 777-31H(ER) A6-EGE

Sur cette photo, les déformations consécutives à la chaleur commencent à être visible. Si ces deux CRJ n’arborent pas les mêmes couleurs, ils appartiennent pourtant à la même compagnie, SkyWest, mais le second opère pour United Express, ce qui explique sa livrée.

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Bombardier CRJ-100ER N594SW et Bombardier CRJ-200ER N923SW

Chez United, on achète aussi bien à Seattle qu’à Toulouse. Pas de jaloux !

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Airbus A319-131 N836UA

Autre européen de passage, cet Airbus A340 de Swiss se pose également en 26 gauche.

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Airbus A340-313 HB-JMA

Encore un avion qui ne fera pas lever un cil à un spotter américain, tant American Airlines est omniprésente aux USA, mais nous ne sommes pas tout à fait dans ce cas de figure, n’est-ce pas ?

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Boeing 737-823(WL) N944NN

Quelle est la destination finale de ce Boeing 737 d’Alaska Airlines ? Seattle, Vancouver, Anchorage, Fairbanks, Ketchikan, Juneau ? Rêvons un peu !

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Boeing 737-890 N553AS

Sans conteste l’appareil le plus intéressant observé pendant cette heure de spotting, ce Boeing 747-400F immatriculé en Chine et qui a décollé à pleine charge si on en juge la longueur de piste utilisée.

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Boeing 747-409(F) B-18722 China Airlines Cargo

A KSFO, on peut aussi photographier des avions d’affaires comme ce Falcon 900.

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Vue générale de l’aéroport depuis notre point de spot, tandis que le Boeing 747 de China Airlines Cargo s’envole.

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Boeing 747-409(F) B-18722 China Airlines Cargo

Pendant qu’un Embraer de SkyWest se dirige vers l’aérogare, ce Boeing 747 de British Airways remonte le taxiway pour s’aligner en 26 gauche puis décoller.

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Embraer EMB-120ER Brasilia N580SW et Boeing 747-436 G-CIVI

Sans doute pour s’épargner un virage et économiser quelques centaines de kilos de kérosène, ce Boeing 747 de Virgin Atlantique a décollé directement face au nord. Cet avion a été retiré du service depuis. Il est même à vendre à un prix relativement modique, mais il ne devrait pas être remis en état de vol.

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Boeing 747-4Q8 G-VFAB « Lady Penelope » et Boeing 757-33N(WL) N77865

Chez United, on utilise aussi beaucoup de Boeing 757, comme ces deux exemplaires surpris, l’un en attente d’autorisation d’alignement pendant que l’autre se pose.

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Boeing 757-33N(WL) N77865 et Boeing 757-324 N75854

Quelques secondes plus tard, c’est au tour d’un avion de Delta Airlines, qui lui aussi laisserait n’importe quel spotter local en phase de léthargie avancée, de se poser.

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Bombardier CRJ-701ER N614SK et Boeing 757-33N(WL) N77865

Sur le doublet de piste 01, nous avons aussi vu décoller un Piper Cheyenne, preuve que l’aviation générale peut trouver sa place sur les aéroports internationaux américains. Une diversité qu’on ne retrouve pas vraiment sur les grosses plateformes européennes.

Après environ une heure, nous avons rejoint l’aéroport pour y laisser notre voiture, tout en nous promettant de revenir à ce point de spot déjà célèbre et que nous avons tout simplement redécouvert. Il faut quand même reconnaitre qu’à cause de l’éloignement de la piste et le plan d’eau qui nous sépare, par fortes chaleur, les perturbations optiques pourraient être gênantes. D’autres points d’observation sont sans doute possible ailleurs, mais ce n’était pas le sujet de notre voyage.

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Spotter assis sur un banc, certes en pierre, mais à l’ombre, voilà qui n’est pas loin de la perfection pour une session photographique de fin de voyage.

Si vous passez donc par San Francisco et que vous avez une heure ou deux, voire même plus, à tuer dans l’après-midi, cet emplacement semble assez idéal avec son muret et ses bancs en pierre et surtout les arbres qui offrent le confort de spotter à l’ombre. Les joggers et familles qui empruntent d’ailleurs ce petit chemin n’ont pas l’air vraiment surpris d’y croiser des photographes équipés en longues focales, preuve que nous ne sommes évidemment pas les premiers à profiter de cet agréable endroit.

Comme une évidence, il faudra bien y retourner un jour !

JPO à l’UIISC1 de Nogent le Rotrou

Alors qu’un peu partout dans les bassins de la Seine et de la Loire, ses équipes de sauvetage sont à pied d’œuvre à la suite des terribles crues de la semaine dernière, l’Unité d’Instruction et d’Intervention n°1 de la Sécurité Civile a maintenu ses deux journées porte-ouvertes à Nogent le Rotrou. Avec de très nombreux sapeurs déployés sur le terrain avec leur matériel, la caserne Sully semblait, du coup, bien vide. Cet engagement a également posé problème pour certaines animations ou démonstrations. Pour bien enfoncer le clou, le plafond est resté bas et bien soudé, rendant la température ambiante plutôt fraîche pour un premier weekend du mois de juin, le chiffre d’affaires de la buvette a dû cruellement s’en ressentir.

Et pourtant, si la météo était peu engageante et plutôt incertaine, c’était tout à fait volable comme l’ont démontré tout au long de ces deux jours les deux Écureuil de la compagnie Héliberté qui ont assuré d’innombrables baptêmes de l’air autour de la ville à des nogentais curieux de la découvrir depuis le ciel.

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Les baptêmes de l’Air étaient assurés par les AS350B Écureuil F-GEHV et F-GCQZ de la compagnie Heliberté.

Il faut dire que voler dans le secteur n’a rien d’évident puisque la piste ULM la plus proche est à 20 km et qu’il faut en faire 10 de plus pour trouver un aérodrome digne de ce nom. On se demande comment ont fait certains nogentais pour tomber dans le bain de l’aéronautique ; de mauvaises lectures et de mauvaises fréquentations sans doute ! Et pourtant, tous les deux ans, les terrains de sport du plateau St Jean se transforment en héliport très actif, à l’endroit même où ils ont, il y a longtemps, appris à jouer au foot, au rugby ou même lancer des boomerangs à l’époque où la zone était librement accessible.

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L’héliport temporaire de Nogent le Rotrou.

En dépit des nombreux personnels et véhicules spécialisés partis en opérations, la Sécurité Civile présentait sa nouvelle berce « pionnier » disposant de tous les outillages pour permettre l’avancée d’une colonne sur une route rendue impraticable par une catastrophe naturelle et surtout, son nouveau véhicule star, le Module d’Appui à la Gestion de Crise (MAGeC), vraiment impressionnant.

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Le MAGeC flambant neuf de l’UIISC 1.

Entré en service il y a tout juste quelques semaines, ce véhicule modulaire peut se déployer et être mis en œuvre en seulement 1h30 une fois arrivé sur site. Il devient alors un PC de crise d’une soixantaine de m2 divisé en trois salles principales permettant aux intervenants de différentes organisations de travailler au même endroit tout en bénéficiant des communications radio, satellites, téléphoniques et internet indispensables.

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Une des deux salles de crises à l’intérieur du MAGeC. Le mur d’image permet d’avoir une idée de la situation tactique en évolution permanente.

Ce véhicule, d’un coût unitaire de 1,3 millions d’Euros environ, est actuellement unique même si un second pourrait venir agrandir la flotte si le besoin s’en faisait sentir. Pour le moment, il n’a été engagé qu’à titre de démonstration active qu’une fois, à l’occasion du meeting aérien de la Ferté-Alais, où la Sécurité Civile a su mettre en avant un autre pan de ses activités, et où les seuls problèmes furent ceux de la circulation des véhicules sortants après le meeting et quelques cas de véhicules embourbés dans les champs qui servaient de parking.

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Reste de la première opération de démonstration réelle du MAGeC, le plan de l’aérodrome de la Ferté-Alais pour le meeting du mois de mai.

Pour la coordinations des moyens, notamment de la gendarmerie, la présence de ce PC performant a sans doute facilité les décisions. Cependant, ce Module extrêmement moderne a pour vocation d’être employé dans des opérations bien plus complexes. On notera qu’en complément des salles de travail, l’engin dispose d’écrans extérieurs, permettant de faire des briefings sans avoir à déranger les équipes à l’intérieur. Ces briefings, qui pourront être abrités sous un auvent rétractable, pourront concerner les équipes en action et leurs responsables, mais aussi et à en croire notre guide, surtout, la presse qui ainsi pourra être tenue à l’écart des décisionnaires. Quoi qu’il en soit, cet engin méritait les quelques minutes nécessaires à sa visite.

Parmi les animations habituelles, la démonstration des équipes cynophiles a remporté un grand succès. Il faut bien dire que l’explosivité physique, mais aussi la sociabilité et l’obéissance de ces bergers belges malinois sont tout simplement ahurissants. Comme l’a souligné le chef maître chien de la base qui a commenté la démonstration, si les premiers chiens de recherche ont été utilisés par les anglais lors des bombardements de Londres pendant la 2e guerre mondiale, ce n’est que très récemment, en 1978, que cette spécialité a été introduite dans les unités de secours françaises. Le retard a été bien rattrapé depuis.

Contrairement à ce que cette image pourrait laisser penser, les chiens des UIISC françaises ne sont pas des chiens de combat. Les exercices « au mordant » ne sont fait que par jeu, pour le défoulement de ces animaux auxquels on demande beaucoup par ailleurs.

L’exercice le plus spectaculaire donné habituellement lors des JPO des UIISC, à Brignoles, à Corte ou à Nogent est bien évidement celui des incendies de forêts, généralement parachevé par quelques largages des avions de la BASC toujours très attendus. Ce weekend, un Tracker a participé à la JPO de Corte. Un CL-415 et un autre Tracker ont reproduit au Meeting National d’Istres la démo conjointe qu’ils avaient effectuée à la Ferté-Alais. En dépit de ce gros weekend pour les avions de la BASC, la JPO de Nogent, pourtant très éloignée de Marseille a pu bénéficier de la présence du plus gros avion de lutte anti-incendie français, qui est aussi le plus rapide, et, les équipages vous le diront, le plus confortable, le Q400MR Fireguard.

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Les terrains de sport de la caserne se trouvent sur le site de l’ancien hippodrome nogentais, dont subsistent deux tribunes construites au début du XXe siècle. Le site est désormais trop étroit et trop enclavé pour permettre à un Tanker lourd de larguer sa charge.

Déjà présent il y a deux ans, le Milan 73, cette année, n’a pas été autorisé à larguer. Il est vrai que la configuration du site, étroit et très enclavé en zone urbaine, entouré d’arbres assez hauts, et surtout avec la présence du public tout autour de la zone de largage ne laisse que peu de marge à l’équipage pour sa manœuvre.

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Pour célébrer ses dix ans de service, en 2015, le Q400MR  73 a été revêtu d’une livrée spéciale, en lien direct avec son indicatif radio, « Milan ».

Le scénario de l’exercice était encore une fois des plus simple. Un GIFF, un groupe d’intervention feux de forêt et ses véhicules, était envoyé traiter un début d’incendie. Devant une situation difficile, les sapeurs ont donc demandé des renforts aériens. Le Dash a effectué un premier tour de reconnaissance, puis s’est présenté pour larguer. L’équipage a alors ouvert effectivement la soute et quelques dizaines de litres d’eau, vestige d’un remplissage d’entraînement précédent, se sont vaporisés dans l’air nogentais.

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Il restait quelques dizaines de litres dans la soute de Milan 73, qui peut en contenir 10 000 à pleine charge.

Le GIFF a ensuite fait la démonstration des tactiques d’autoprotection utilisées lorsque plus rien ne va pendant que Milan 73 s’en allait se poser sur la base aérienne de Tours où il a passé la nuit.

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Les véhicules du GIFF simulent une procédure d’autoprotection utilisée lorsque le feu menace directement les véhicules.

Le lendemain après-midi, même programme, mais cette fois, la soute était vraiment vide. l’avion a cependant gratifié la foule, nombreuse, d’un passage supplémentaire, en battant des ailes, ce qui a agréablement surpris le public, avant de filer tout droit vers Marseille.

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Le Q400MR Milan 73 survole le bûcher en simulant une passe de largage sur un feu de forêt. Spectacle saisissant !

Encore une fois, la présence d’un avion de la Sécurité Civile a rehaussé de sa présence un spectacle qui s’est révélé assez difficile à monter par les équipes de l’UIISC. En effet, l’équipe du GIFF en démonstration du samedi a dû partir dès le lendemain prendre ses quartiers pour sa mission de sécurisation de l’Euro 2016 et avec le départ des autres sections pour les opérations de sauvetage, ce sont des équipiers à l’instruction qui ont été chargés de la démonstration du dimanche.

Pour les mêmes raisons opérationnelles, la présence d’un hélicoptère EC-145 Dragon, prévue pour une démonstration de treuillage, a été annulée parce que les missions menées par ces machines en région centre et en région parisienne ce weekend n’avaient rien d’exercices.

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Grimper dans un camion et faire un tour toutes sirènes hurlantes ou jouer avec une lance à incendie, rien de mieux pour créer de vraies vocations !

Ces contingences très matérielles sont restées largement hors de portées des plus assidus et des plus fascinés des spectateurs, ces gamins qui se sont retrouvés à faire un petit tour à bord d’un gros camion écarlate toutes sirènes hurlantes, à faire un tour de 4×4 ou d’hélicoptère, de manier une LDT en bonne compagnie ou de se faire photographier dans le désormais célèbre Canadair 21 de Nogent le Rotrou. A ce niveau-là, mission accomplie !

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Un peu endommagé, le Canadair de l’UIISC 1 est désormais cloué au sol, mais les gamins peuvent encore se faire photographier à son bord.

Pendant que les sapeurs étaient engagés dans de difficiles missions, la JPO s’est donc tenue tant bien que mal et c’est tout à l’honneur de leurs chefs de ne pas avoir cédé à la tentation de l’annulation. En attendant, avec la décrue à venir, l’Euro 2016 et la saison feu de l’été prochain, ces hommes et femmes ne vont certainement pas manquer de travail, cette journée porte-ouverte en a été le témoignage clair.

Retour sur les 50 ans de la BASC en 2013

Le 1er et le 2 juin 2013, cinquante ans et quelques jours après que le premier Catalina bombardier d’eau français a posé ses roues sur la piste de l’aérodrome de Marignane, la Base d’Avions de la Sécurité Civile française célébrait son cinquantenaire au cours d’un weekend mémorable.

La localisation de la BASC sur l’aéroport international de Marseille, avec un plan vigipirate actif, fait qu’il est impossible d’accueillir du public en zone aéroportuaire et donc sur l’emprise de la Sécurité Civile, pour des question autant règlementaires que sécuritaires. Cependant, à l’occasion de cet anniversaire, la base a été autorisée à recevoir ses très nombreux invités sur son terrain, là où les attendait une exposition statique alléchante. Munis de la précieuse invitation nominative, ce sont à bord de navettes que les officiels, les VIP, les anciens de la base, les familles et quelques heureux veinards ont abordé le parking aux « Pélicans. »

A l’intérieur d’une zone, délimitée précisément par des barrières, il était possible d’arpenter librement pour visiter les installations de la base, les ateliers de maintenance ou de rencontrer tout le personnel de la base, affairé à la bonne organisation de l’évènement mais néanmoins disponible.

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Un Catalina, un CL-215 et le Pélican 32 permettaient d’embrasser en un coup d’œil, 50 ans de bombardiers d’eau en France.

Il faut imaginer quelques instants la complexité de l’organisation de cet évènement semi-public sur un parking avions à l’accès très règlementé car situé sur un des aéroports les plus sensibles du pays. Arriver à faire admettre l’accès de quelques centaines d’invités relève alors de l’exploit. Pour faire bonne mesure, l’exposition statique présentée permettait de découvrir les avions aujourd’hui en service, deux légendes immortelles et un candidat à intégrer la flotte. Tous les appareils présentés étaient visitables. Certains ont découvert avec une grande surprise, la technique et la souplesse requise pour accéder au Cockpit du Firecat. Un avion dont l’accès se mérite en effet. D’autres ont découvert l’évolution technique qu’il existe entre le Catalina conçu avant la seconde guerre mondiale et le Q400 de la toute fin des années 90.

Tracker Be200 et Q400

Devant le bâtiment principal, alignés au cordeau, un Q400MR, un Beech 200 King Air et un S2FT Turbo Firecat.

Beech 350

Acheminé par le représentant français de son constructeur, ce Beechcraft 350 King Air postule à pouvoir un jour succéder aux vénérables King Air 200.

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Le CL-415 Pélican 323, premier avion de ce type livré à la France en 1995, faisait sa première apparition publique revêtu de la livrée commémorative du cinquantenaire.

Ce samedi était donc réservé pour la cérémonie officielle qui a débuté par un passage en revue des troupes par les autorités présentes. Il y eut ensuite quelques discours mais nombreux sont ceux qui ont préféré continuer à tourner autour des avions.

Les autorités passent en revue des équipes des Unités de la Sécurité Civile

Les avions de la Sécurité Civile, en formation, s’apprêtent à survoler leur base.

7 des avions de la BASC en formation, un spectacle rare.

C’est ensuite dans le ciel que le spectacle s’est déroulé lorsqu’une partie des avions de la flotte a survolé l’aéroport en formation serrée. En tête se trouvait donc un Q400MR, suivi de près par trois CL-415, constituant le premier box. Le deuxième était dirigé par un Beech 200 accompagné par deux Tracker. Non visible sur la photo, mais un EC-145 « Dragon » était également en vol non loin, afin de permettre à un photographe d’immortaliser l’évènement dans de très bonnes conditions. En dépit d’une météorologie un peu couverte, cette journée n’était qu’un préambule au grand évènement du lendemain.

Le dimanche 2 juin, jour anniversaire, c’est sur l’aérodrome d’Aix-les-Milles, à quelques km au nord de Marseille que le public était invité pour assister au meeting aérien organisé pour commémorer l’évènement. La météorologie ayant décidé de participer au mieux de sa forme, c’est sous un ciel bleu et un soleil éclatant que le public est venu contempler des démonstrations en vol de haute tenue.

La conjonction de « l’anniversaire des Canadair » et celui d’un dimanche ensoleillé a fait que la foule est venu effectivement très nombreuse garnir le bord de la piste d’envol.

La foule se presse le long des barrières, les vedettes du show sont déjà là.

Les plus connaisseurs, les plus habitués et les plus blasés des spotters, ceux qui écument les meeting aériens depuis 30 ans et plus ont tout de suite remarqué que le plateau n’était pas très garni. La preuve en était apporté par le programme des vols où certains avions étaient prévus pour assurer deux présentations au cours de l’après-midi. Cependant, il faut bien dire que ces appareils, dont quelques warbirds, ne manquaient pas d’intérêt.

Sky Fouga

Patrouille combinée Skyraider et Zéphyr. En dépit de leur mode de propulsion fondamentalement différent, les performances pures de ces deux appareils sont bien moins éloignés qu’on pourrait le penser. Et l’un d’eux dispose, en plus, d’une charge utile phénoménale très clairement visible ici.

Bronco Smoke

Le OV-10 Bronco venu de Montélimar fait la démonstration de son système fumigène. Aujourd’hui, des avions du même type continuent d’œuvrer sur feux en Californie, un lien qu’aurait peut-être oublié le speaker si un mauvais esprit ne le lui avait signalé au moment idoine.

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Le Pioneer 300STD, avec son air d’avion de voyage biplace, s’est montré plutôt remuant… pour un ULM !

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Le SNJ-5 F-AZRB se prépare à un passage « tout sorti » !

Mais la thématique voulait qu’un place importante soit laissée à l’évocation des bombardiers d’eau et aux autres aéronefs de la Sécurité Civile, ce qui était assez logique. Déjà présent sur le tarmac de Marignane la veille, le Catalina G-PBYA s’est imposé comme une des grandes vedettes du show. Il faut dire que cet avion, qui fut bombardier d’eau au Canada dans les années 60, effectua deux saisons en Provence, en 1966 et 1967, immatriculé F-ZBBD et connu en tant que « Pélican Bleu ». Aujourd’hui avion de collection et dernier des 9 Catalina à avoir volé au sein de la Protection Civile à demeurer en état de vol, sa venue était simplement indispensable.

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Invité de marque, même VIP, le Catalina du Plane Sailing Air Display venu d’Angleterre revenait voler là où il fut connu un temps comme « Pélican Bleu ».

Le deuxième invité vedette était le CL-215 1038 EC-HEU de la société espagnole Inaer. Bien que l’histoire des CL-215 français se soit terminée un peu tristement, l’avion est clairement celui grâce auquel la légende des pompiers du ciel français s’est construite. Les organisateurs ont eu la chance de bénéficier de la présence du mythique « Canadair » original, alors toujours en service et opérationnel.

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Opéré par une compagnie privée espagnole, ce CL-215 a beaucoup volé au Portugal. Il était alors revêtu d’une très jolie livrée bleue et blanche.

Et, grande idée de l’organisation, un vol du souvenir a été programmé, mettant en scène les deux légendes d’hier et la grande vedette d’aujourd’hui. Pour certains anciens, ce tableau aérien a été une grande émotion,  compréhensible.

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Les trois légendes de la Sécurité Civile. Il manque peut-être un Tracker à moteurs à pistons et certainement un DC-6 !

Le clou du spectacle est arrivé ensuite, pour clore la journée d’une manière assez intense et inédite. Pour la toute première fois, les aéronefs de la Sécurité Civile se sont livrés à une démonstration de leurs capacités et de leurs rôles respectifs. L’ensemble de la démonstration a duré 45 minutes, impliquant 7 avions, un hélicoptères et quelques pompiers et leurs véhicules spécialisés en feux de forêts. Cette véritable débauche de moyens était au service d’un scénario aussi simple que réaliste : comment, dans quel contexte et avec quelles tactiques les avions viennent-ils à l’aide des sapeurs-pompiers ?

Dans un premier temps, c’est le Beech 200 qui est intervenu. Ce bimoteur, utilisé pour les vols de liaison, est aussi régulièrement employé pour des missions d’investigation. Dans le scénario, un feu était repéré, l’avion venait donc vérifier que l’engagement des moyens aériens était nécessaire.

Tracker Firecat

En service en France depuis 1982, les Tracker sont désormais au crépuscule de leur carrière.

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Avec une capacité d’emport d’environ 3000 litres, le Firecat n’est sans doute pas le plus impressionnant des bombardiers d’eau, mais bien utilisé, il est une arme efficace, et ça fait plus de 30 ans qu’il en fait la démonstration.

Ce sont donc les Tracker qui sont intervenus les premiers. Avec la tactique du Guet Aérien ARmé, ces avions vont patrouiller au-dessus des zones à risque pour intervenir à la détection de la moindre fumerolle. Ce sont les feux naissants qui vont être traités en priorité, ce sont effectivement les Tracker qui vont assurer  cette attaque initiale. Et celle-ci est très souvent décisive, les bilans chiffrés des surfaces brûlées dans notre pays en sont le témoignage années après années.

Avec environ 3000 litres de retardant par avion, les patrouilles de GAAR peuvent parfois ne pas être suffisantes. C’est là que les Q400MR peuvent entrer en scène. Avec un emport de 10 tonnes de retardant (soit environ 9000 litres) et une vitesse de croisière plus élevée, les Dash 8 apportent une capacité d’action rapide ou à longue distance très appréciable. Plus difficile à démontrer sur un meeting aérien, leurs usages en transport de passagers ou de fret en font des avions réellement polyvalents, mais là, leur configuration ne les distingue en rien des autres Q400 des compagnies commerciales.

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Entré en service en 2005, le Q400MR Fireguard apporte une capacité longue distance à la Sécurité Civile, mise à profit depuis pour des missions aussi variées que lointaines, à Haïti, en Russie ou à la Réunion.

Q400 largue

Largage à l’eau pour les besoin de la démonstration, le coût du retardant faisant qu’il est préférable de le garder pour les interventions réelles.

En 2013, la question de la succession des Tracker était sur toutes les lèvres. Aujourd’hui on sait que ce sont des Q400 qui vont prendre la relève des vénérables Grumman, une belle reconnaissance quand on se souvient des polémiques soulevées à l’entrée en service de cette machine étonnante.

Mais ceux que le public attendait avec le plus d’impatience, c’était bien sûr les célèbres Bombardier 415 qu’on continue à appeler Canadair. Trois appareils ont fait la démonstration des largages en noria, utiles pour assommer un feu. Puis avec la participation d’une colonne de pompiers et de leurs véhicules, un dernier passage a permis de simuler un largage dit « de sécurité » destiné à sauver des personnels directement menacés par les flammes.

Dragon et Pélicans

Deux « Pélicans » approchent en patrouille serrée, sous la surveillance d’un « Dragon » en stationnaire chargé de leur montrer l’emplacement idéal pour leur largage.

Canadair GIFF

Une colonne de véhicules feux de forêts s’avance tandis qu’un Canadair approche.

Canadair drop

6 tonnes d’eau s’échappent par les quatre portes de la soute du « Pélican » 45.

Toute la démonstration s’est faite devant un EC-145 de la Sécurité Civile qui tenait ainsi le rôle qu’il tient souvent sur feux, en servant de repère pour les largages des avions. Son pilote a ainsi tenu un stationnaire de plusieurs dizaines de minutes alors que le vent était relativement sensible et la chaleur écrasante. Pour le grand public, ce n’était sans doute pas là l’aspect le plus impressionnant de la démonstration et pourtant, il y avait là du beau pilotage.

A la conclusion de l’exercice, les avions se sont rassemblés et ont défilé une nouvelle fois en formation serrée, ajoutant ainsi une occasion d’immortaliser la flotte de la Sécurité Civile et ses différentes composantes d’un seul coup d’oeil. Une vision rare et définitivement inoubliable.

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La fête était finie. Les derniers visiteurs ont continué à faire un peu la queue au pied du Pélican 32 pour le visiter. Il n’a d’ailleurs pas désempli de la journée.

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Conseil aux organisateurs de meeting : l’avion décoré, mettez-le en l’air, c’est plus sa place qu’entouré de la foule et de barrières. Pour les visites, n’importe quel autre avion de la flotte fera l’affaire de toute façon !

Et sous une magnifique lumière de fin d’après-midi du sud de la France, les participants ont redécollé pour gagner Marignane, laissant les derniers photographes se régaler !

Depuis le cinquantenaire, la Sécurité Civile semble avoir repris goût au démonstrations publiques. Bien sûr, ses avions étaient présents aux journées porte-ouvertes à Brignoles ou de temps en temps à Nogent le Rotrou, mais ces dernières années, les Canadair, Tracker, Dash et autres Beech ont participé au meeting de la Ferté-Alais, au Salon du Bourget, aux meetings nationaux de l’Air et même au défilé du 14 juillet à Paris. Personne ne se plaindra donc de cette volonté retrouvée de revenir devant le public.

L’année prochaine, la BASC déménagera donc à Nîmes où elle pourra bénéficier d’une emprise propre. Débarrassé des contraintes liées aux opérations de sûreté d’un aéroport international, est-ce que des journées porte-ouvertes pourront être organisées ? Le succès du meeting de 2013 tendrait à démontrer qu’elles seraient, à n’en pas douter, de fabuleux succès publics !

Ferté-Alais, le temps des hélices 2016

On a rarement eu si froid sur le plateau de Cerny à la Pentecôte, de mémoire de spectateur. Nous n’avons pas, de surcroît, échappé à un tout petit épisode humide le dimanche midi, mais quand on sait quelles conditions ont régné en région parisienne vendredi, tout le monde s’est accordé pour dire que finalement, on s’en est très bien sorti.

affiche-meeting-2016-2-a586fCependant, ce temps capricieux a eu une influence sur le plateau. Plusieurs appareils ont été bloqués sur leurs bases respectives et n’ont pu rejoindre l’Essonne en raison de la présence de cellules orageuses sur leur parcours. D’autres, comme le Messerschmitt 109 annoncé en grande vedette de ce meeting, ont été empêchés par un pépin technique. Mais à bien regarder les avions évoluer devant nous au long des deux jours de cette grande fête aérienne, il aurait bien été de mauvaise foi d’émettre le moindre sentiment de déception. Car de jolies choses à voir et à photographier, nous n’en avons vraiment pas manqué.

En dehors des tableaux habituels sur la Grande Guerre, les années folles, la seconde guerre mondiale et l’inévitable – et toujours aussi spectaculaire – Tora-Tora-Tora, le programme comportait son lot de surprises et de nouveautés.

Cette année, malheureusement, le meeting a été ouvert par une patrouille de Zlin en hommage à Léon Mathis, pilote disparu en novembre dernier au cours d’un vol d’essais d’ULM, et qui était un des acteurs importants des fêtes aériennes de la Ferté-Alais.

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Ensuite, le meeting a suivi son cours avec la première apparition publique du nouveau pilote du Rafale Solo Display « Marty » qui a donc pris le relais de « Tao ». Cette fois-ci, son Rafale était un avion « stock » sans décoration spéciale. Pour son premier meeting, « Marty » a assuré le spectacle mais il ne fait aucun doute que sa démo va s’améliorer de meeting en meeting et on va vite se régaler autant qu’avec ses prédécesseurs.

Côté chasse moderne, il faut bien constater que la Marine nationale a encore fait très fort. Trois Rafale M samedi, quatre dimanche ont effectué une démonstration tactique d’une très belle tenue mais l’arrivée groupée avec un Atlantique et les trois warbirds français à cocardes à hameçon, Zéphyr, Paris et Alizé, a été un très grand moment.

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Quatre Rafale, un Atlantique, un MS Paris, un Fouga Zéphyr et un Alizé, pour évoquer l’Aéronavale française, difficile de faire mieux… sinon une paire de SEM en plus !

Seul regret, à quelques semaines du retrait de service du Super Etendard, il aurait été formidable de pouvoir contempler une dernière fois les lignes de cet avion qu’on aura du mal à oublier.

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Ni le plus beau, ni le plus rare, ni le plus performant, mais un gros potentiel pour se faire plaisir en vol !

La Marine était aussi présente par ce MS733 qui a évolué en patrouille avec un autre de ses congénères. Finalement, on apprécie de revoir régulièrement cet avion très classique. Mais chromé comme ça, c’est vraiment joli !

Pour en revenir à l’armée de l’Air, en dehors de la présence de la Patrouille de France, présente le samedi uniquement, on a pu compter sur un authentique avion de guerre puisqu’un Transall du « Poitou » est venu se montrer histoire de rappeler que depuis plus de 40 ans, il a été de tous les combats. Au crépuscule de sa carrière, le vieux soldat exhibe sa peinture fatiguée comme les cicatrices et les médailles d’un vieux baroudeur revenu de tout.

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A quelques légers détails on sent bien que cet avion a baroudé… beaucoup baroudé !

Mais ce qui fait venir les spectateurs à un spectacle appelé « le temps des hélices », c’est bien sûr le métal hurlant de la seconde guerre mondiale. Un Spitfire Mk.V, un P-51D Mustang, deux Yak-3, un Yak-11, un P-40 et un Curtiss Hawk 75 ont assuré la présence de la cavalerie tandis qu’une piste trop détrempée et donc trop meuble, nous a privé du plaisir de voir évoluer le Sea Fury et les Skyraider et surtout du roulage du B-17 dont la grande révision va encore prendre de longues années. C’est un peu frustrant, mais il y a des éléments avec lesquels on ne discute pas.

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Cette merveille est à vendre et son propriétaire, Stephen Grey, ne verrait aucun inconvénient à ce qu’elle reste en France. Des volontaires (aisés) dans la salle ?

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Le Spitfire Mk.V défile devant la foule pendant que derrière lui, le P-51D Mustang effectue un large virage. La démonstration combinée des deux chasseurs alliés les plus connus de la 2e guerre mondiale est aussi un hommage à leur fabuleux moteur, le Rolls Royce Merlin.

Mais finalement, c’est sur la période de l’âge d’or de l’aéronautique, l’entre deux guerres, que le plateau de cette Ferté a été le plus riche et le plus enthousiasmant ; Bien sûr, ces avions ne sont pas forcément des combattants encore que côté hauts-faits d’armes, le Catalina de France Warbirds peut en remontrer à plus d’un ! Avant d’être une vedette de la télévision et du cinéma, cet avion est vraiment allé au feu ! Contre les U-Boot pendant la guerre ou ceux des forêts canadiennes juste après.

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Le PBY Catalina. Le poids de l’histoire, l’élégance des lignes. Un mélange qui ne peut laisser indifférent.

Mais, si il ne portèrent pas forcément l’uniforme, certains de ces avions sont autant des morceaux d’histoire que d’indéniables témoignages du talent et du sens esthétique des ingénieurs de leurs époques.

Resté au statique il y a deux ans le DH84 Dragon a été cette année présenté en vol. Un avion très rare et élégant comme nombre de créations du britannique De Havilland.

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Restauré avec l’aide de la compagnie irlandaise Air Lingus, le DH84 Dragon nous rappelle que la Ferté fut longtemps un nid de Dragon Rapide

L’élégance du Junkers 52 est sans doute plus discutable, surtout au sol. En vol, dans son élément, sa lenteur et ses trajectoires larges lui confèrent une certaine grâce. Deux exemplaires étaient présents, donc celui de Ju Air qui, comme chaque année a procédé à de nombreux baptêmes de l’air pour d’heureux passagers qui ont ainsi découvert comment on voyageait dans les années 30.

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Un meeting à la Ferté-Alais ne serait pas vraiment le même sans les baptêmes en Junkers !

Mais c’est du côté des USA qu’il faut se tourner pour trouver quelques merveilles issues des années folles. Arrivé la semaine dernière directement des USA, par un trépidant convoyage aérien transatlantique, le splendide Beech 18 est la toute nouvelle acquisition d’Aero Vintage Airways qui proposera bientôt des voyages privés atypiques à son bord.

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Il était accompagné du Lockheed Electra, tout aussi rutilant que lui. Ces deux avions sont sans doute ce qu’on a fait de plus luxueux à l’époque, même si, ensuite, le Beech 18 a été parfois transformé en brouette. Mais on ne peut utiliser une brouette que si elle est fiable et solide, ce qui en dit long sur ses qualités. Le Lockheed est sans doute plus délicat mais il appartient à une lignée qui, jusqu’au Lodestar, a été innombrable et mise aussi à toutes les sauces.

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L’an prochain, si tout va bien, un deuxième Electra volera en France, on a déjà hâte de les voir évoluer ensemble dans le ciel de l’Essonne.

Autre bonne surprise, ce Laird LC-RW 300 Speedwing qui a été récemment restauré. Encore un pilote qui s’est fait un grand plaisir et qui nous le fait partager !

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Dimanche, le vent plus léger a permis l’envol de trois machines précieuses, le Caudron G3, le Bleriot XI et le Spad XIII. Peut-on se lasser du miracle permanent de l’envol des faucheurs de marguerites ?

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L’année prochaine, cet avion sera centenaire !

La participation du Sea King Mk48 de l’aviation militaire belge n’est pas, non plus, passée inaperçue et ce fut sans doute une des dernières occasions de le voir évoluer car son remplacement par le NH90, après 40 ans de service, a déjà débuté.

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Un Seaking belge au crépuscule, au propre comme au figuré.

Le programme comportait aussi les trois avions de la patrouille Reva, les Wingwalkers de Breitling, des Stampe, des Bucker, le Bronco de Montélimar accompagné par un T-28, de la voltige en planeur, un Extra de l’équipe de voltige de l’Armée de l’Air et celui d’Aude Lemordant, championne du monde de voltige, un Pitts, des Stearman, un Bébé Jodel, les quatre Fouga de la Patrouille Tranchant, des Chipmunk, un Storch, plein de T-6, de quoi occuper les spectateurs pendant toute la durée de l’après-midi sans temps mort !

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Le Bronco de Montélimar et le T-28 ont évoqué la guerre du Vietnam.

Le clou du spectacle a été assuré, comme l’an dernier, par les appareils de la Sécurité Civile qui ont eu un peu plus de temps pour poser leur démo. Le Dragon a effectué un treuillage puis a servi d’appareil pointeur pour les deux bombardiers d’eau, le Tracker qui a effectué l’attaque initiale et le CL-415 qui a effectué le largage massif et décisif.

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Exercice d’hélitreuillage avec un EC-145 de la Sécurité Civile.

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Après leurs largages respectifs, les deux bombardiers d’eau de la Sécurité Civile ont salué le public avec un passage en formation serrée exécuté de main de maître.

Mais l’appareil qui a vraiment fait tourner toutes les têtes, c’est bien le Boeing 747-400 de la compagnie Corsair. Après le retrait de ceux d’Air France, les 3 Jumbo de Corsair sont donc les derniers représentants du « Roi du Ciel » immatriculés dans notre pays. Ceci valait bien un bel hommage !

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L’an passé, Europe Airpost avait frappé les esprits avec son 737 et sa déclaration d’amour à la Ferté. Ce n’est sans doute pas passé inaperçu dans les autres compagnies aériennes françaises. Mais pour faire plus spectaculaire qu’un Boeing 747, ça va être compliqué maintenant !

Comme l’an passé, cette édition du Temps des Hélices a été marquée par un plateau tout à fait conforme à la tradition. Le principal bémol, en dehors de l’éternelle présence des haut-parleurs en face du public, a donc été la météo. Il en faudra donc plus pour empêcher les passionnés de se dire : vivement l’an prochain !

Le Canadair de la Trans-Labrador Highway

Cette vidéo, impressionnante, a largement fait le tour du web. Elle montre un CL-415 effectuer un largage sur un camion accidenté, une intervention peu banale pour un appareil normalement spécialisé dans la lutte contre les feux de forêts. Comme souvent, la date et les circonstances de cet évènement sont mal connus ce qui autorise toutes les supputations et les commentaires infondés.

Mais un élément s’impose comme une évidence : un Canadair blanc et rouge appartient forcément à la flotte gouvernementale de la Province du Labrador et de Terre Neuve au Canada.

Au début des années 80, la Province passa commande auprès de Canadair de 5 avions CL-215 pour succéder aux Catalina utilisés pour protéger les immenses forêts du sud-est du pays. Avec un schéma de décoration spectaculaire blanc rouge et vert, extrêmement visible, ce qui n’est pas inutile dans ces régions et pour ce genre de mission, ils sont parfois surnommés affectueusement les « petits pois-carottes ».

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Le CL-215 C-FWIR de Terre-Neuve et du Labrador porteur de la spectaculaire livrée des avions du gouvernement de cette province. (Profil : L. Boutilly/Minimonde76)

En octobre 2009, le Labrador and Newfoundland Aviation Services se porte acquéreur de 4 Bombardier 415 pour remplacer ses CL-215. En mars 2014, deux avions supplémentaires sont achetés, le premier étant livré le mois suivant et le deuxième en septembre 2015. Pendant la saison des feux, les appareils sont prépositionnés sur les aérodromes de Wabush et Goose bay au Labrador, Deer Lake, St John’s et Gander à Terre-Neuve. Aujourd’hui, la flotte de la province compte 5 appareils car le 3 juillet 2013, le C-FIZU « Tanker 286 » a été accidenté juste après un écopage sur le lac Moosehead. Par chance, l’équipage s’en est sorti sain et sauf mais l’avion a été irrémédiablement perdu.

La vidéo en question a été tournée juste quelques jours après.

Le 30 juillet 2013, une niveleuse était en train de travailler sur une portion de la Trans-Labrador Highway à quelques dizaines de km à l’Est de Churchill’s Falls. Longue de 1200 km, cette route permet, en arrivant du Québec, de rejoindre Goose Bay depuis Labrador City en passant par Churchill Falls, puis d’atteindre Red Bay après avoir traversé Cartwright junction, Port Hope Simspon, Mary’s Harbour puis Lodge Bay. Cette dernière partie est nommée Labrador Coastal Drive. Après Red Bay, la route retourne vers le Québec par Blanc-Sablon. Elle permet des liaisons entre ces villes qui autrement seraient totalement isolées, car, entre-elles, il n’y a rien d’autres que des lacs et des forêts. Cette route est soumise à de très fortes contraintes climatiques tout au long de l’année et doit être entretenue en permanence.

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C’est la mission qu’avait reçu le conducteur de cette niveleuse. Alors qu’il était en train de réparer un virage, un camion de transport, chargé d’alcool, percuta son engin. Dans cette partie de la route, extrêmement isolée, les secours ne peuvent vraiment pas intervenir dans l’instant. Comme le camion prenait feu, que son chargement était inflammable et que le risque incendie de cette journée était extrêmement élevé, les services forestiers décidèrent de faire décoller immédiatement un bombardier d’eau.

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Au premier plan le Bombardier 415 C-FNJC tanker 287, héros de cette histoire, et son compagnon d’écurie, le C-FOFI Tanker 288, sur leur base de Goose Bay en juin 2012. (Photo : P. Pollan)

D’après la presse locale, c’est le conducteur de la niveleuse qui a extrait le jeune chauffeur du camion accidenté, bien avant l’arrivée du Canadair. Blessé, bien que sans gravité, il fut conduit à l’hôpital le plus proche, c’est à dire celui de Goose Bay, à plus de 200 km du lieu de l’accident.

L’avion, le CL-415 Tanker 287 C-FNJC a décollé de sa base habituelle de Goose Bay et s’est présenté après seulement quelques minutes de vol, bien plus rapidement que ne l’aurait fait le moindre camion de pompiers. L’équipage a écopé sur un lac sans nom tout proche puis a effectué au moins deux largages, au moussant, sur l’épave du pauvre camion en feu.

C’est là qu’un témoin immobilisé par les véhicules accidentés a filmé cette scène impressionnante et spectaculaire.

L’objectif était d’éviter la propagation du feu à la végétation alentour. Au cœur de l’été, un départ de feu important peut prendre des proportions catastrophiques très rapidement. Bien sûr, l’utilisation d’un Canadair au cours d’un accident de la route a de quoi surprendre, mais finalement, étant donné les circonstances et le contexte local, elle est tout à fait logique. En cas de développement libre du sinistre, entre les coûts financiers de longues et pénibles opérations de lutte contre le feu et le coût écologique d’un tel désastre, et même si l’heure de vol d’un CL-415 n’a rien de bon marché, grâce à une analyse pertinente de la situation, les forestiers ont pris la décision la mieux adaptée à la situation et ont sans doute sauvé des ressources naturelles précieuses.

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Le Bombardier 415  Tanker 284 dans son hangar. (Photo : Gouvernement du Labrador et de Terre Neuve)

Merci à John Letto, chef pilote du service aviation du gouvernement du Labrador et de Terre Neuve, pour son aide dans la rédaction de cet article.

Issy c’est… Chinook

Cette semaine, l’Escadron d’Hélicoptères 3/67 « Parisis » de l’Armée de l’Air accueille un Chinook du 18 Squadron de la Royal Air Force sur la Base Aérienne 107 de Villacoublay dans le cadre d’un échange d’escadron. Il s’agit de rendre la politesse du détachement et des exercices conjoints effectués par des Fennec du « Parisis » en février dernier à Odiham. Ces rencontres sont évidemment l’occasion pour les deux unités impliquées d’effectuer des manœuvres conjointes et de s’exercer autour de matériel auxquels ils sont moins familiers.

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Les insignes respectifs du Squadron 18 de la RAF (à gauche) et de l’EH 3/67 « Parisis » de l’Armée de l’Air (à droite)

Ces deux unités d’hélicoptères ont pour autre point commun d’avoir adopté « Pégase » comme insigne. Doit-on voir dans le rapprochement entre ces deux escadrons la naissance d’une fraternité autour du mythique cheval ailé à l’instar de celle qui existe depuis de très nombreuses années autour des unités ayant le Tigre comme insigne et qui se livrent à d’importants exercices annuels ?

le mardi 10 mai, le Chinook HC.4 ZA708, escorté par trois Fennec, est venu faire une courte pause, moteurs tournants, sur l’Héliport de Paris-Issy les Moulineaux. Il pleuvait mais on sait que ce ne sont pas là des conditions à effrayer un aviateur britannique.

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Le Chinook HC.4 du 18 Squadron, bien escorté, en finale sur Issy

Le CH-47 est un appareil dont la production est en cours depuis maintenant une cinquantaine d’années et les hauts faits d’armes de ces appareils, du Vietnam à l’Afghanistan sont innombrables.

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Le ZA708 affichait déjà près de 9000 heures de vol lorsqu’il a été victime d’un accident en Afghanistan. Il a été réparé et upgradé depuis.

Pour la Royal Air Force, une des plus belles pages de l’histoire du Chinook a été écrite par le ZA718 « Bravo November », compagnon d’écurie de l’appareil venu en région parisienne,  qui fut le seul à opérer pendant la guerre des Malouines ; les trois autres hélicoptères de ce type dépêchés sur place ayant été envoyés par le fond avec le cargo Atlantic Conveyor touché par un tir d’Exocet effectué par un Super Etendard. Sur place, les capacités d’emport et la puissance de « Bravo November » ont fait des miracles tout en faisant la démonstration que l’action d’éclat de l’aviation Argentine avait été aussi une réussite stratégique. Preuve des capacités incroyables de cet hélico, capable de lever une charge utile de 12 tonnes, qui fait rêver bien des forces armées, y compris l’Armée de l’Air et l’ALAT qui ne disposent d’aucun équivalent au Chinook, le « Bravo November » est toujours en service aujourd’hui.

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Le CH-47 Chinook fait partie de ces légendes de l’aviation qui sont produits depuis plus de 50 ans.

Le ZA708, venu à Villacoublay, a été livré à la RAF en tant que Chinook HC.1 un peu avant celui qui est devenu célèbre en 1982. Au fil des années, il a évolué, a été transformé, on lui a ajouté des systèmes, dont une boule caméra sous le nez. Ses moteurs ont été changés et il est désormais un Chinook HC.4. En plus de sa quarantaine de vieux HC.1 rénovés, la RAF s’est porté acquéreur de 14 Chinook MK.6 flambants neufs, de quoi pérenniser l’existence du célèbre birotor pendant encore quelques décennies dans les troupes de sa Majesté.

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Accroupis a l’arrière de la soute ouverte, un soldat salue les trois spotters venus admirer le ZA708 en dépit des conditions météos, bien visibles sur ce cliché. Un geste sympa qui a été très apprécié.

Les échanges effectués avec la RAF par l’Armée de l’Air permettent de meilleures collaborations entre des forces aériennes qui sont régulièrement amenées à combattre ensemble en dépit de matériels et de procédures bien différents. En ce qui concerne les appareils respectifs du « Parisis » et du Sqn 18, on ne peut trouver plus dissemblables que l’hélicoptère léger Fennec et le lourd Chinook mais la recherche de complémentarité est également un axe où ces rencontres apportent des solutions qui pourront changer la donne une fois au combat. Loin de ces contingences et en dépit d’une pluie malvenue, les curieux qui traînaient autour de l’héliport ont bien profité de cette spectaculaire machine.

Le dernier vol du Boeing 247

L’évènement est passé un peu inaperçu, mais quelques semaines à peine après la réception du premier Boeing 727, le Museum of Flight de Seattle a accueilli une autre pièce maîtresse dans une collection dont la richesse ne cesse d’étonner.

Il ne restait qu’un seul Boeing 247 en état de vol dans le monde ; à la fin du mois d’avril il a effectué son dernier vol pour intégrer le musée. Le 247 est un avion important dans l’histoire de Boeing, car il fut son premier succès commercial significatif sur le marché des avions commerciaux.

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26 avril 2016 ; Le Boeing 247D N13347 se présente pour se poser à Seattle, pour la dernière fois. (Photo Francis Zera via Museum of Flight)

Conçu pour les besoins de la compagnie United Air Lines, qui cherchait à se démarquer de ses concurrents, l’avion marquait une véritable évolution de l’aviation commerciale et n’avait aucun équivalent technologique à l’époque de sa sortie. Il était d’une formule extraordinairement novatrice avec sa structure métallique, sa voilure monoplan, son train escamotable, son système de dégivrage et la forme très particulière des vitres de son cockpit. Au départ équipé d’hélices à pas fixe, il fut le premier avion de ligne à recevoir des hélices à pas variable qui amélioraient très sensiblement ses performances et la marge de sécurité en cas de panne de moteur juste après le décollage. Équipé pour le vol aux instruments, il possédait aussi un pilote automatique, certes basique, mais qui réduisait déjà beaucoup la charge de travail de l’équipage en croisière.

Entré en service le 1er juin 1934 sur la ligne New York-San Francisco, parcourue en 7 escales et une vingtaine d’heures de vol, il accueillait une dizaine de passagers pour le confort desquels des efforts notables avaient été faits. Ils bénéficiaient en effet d’un système de climatisation et surtout des services d’une hôtesse de l’air, une innovation promise à un grand avenir lancée par United trois ans auparavant et qui avait été prise en compte dès la conception du nouveau Boeing.

Il y avait de quoi  faire réfléchir les instances dirigeantes des autres compagnies qui obligeaient leurs passagers à se traîner à bord de Ford Trimotor chez TWA ou même de biplans Curtiss Condor, entrés en service l’année précédente chez American Airlines. Avant même son entrée en service, le 247 n’était pas passé inaperçu, et Boeing avait commencé à recevoir de multiples sollicitation pour ce nouveau appareil, mais les termes du contrat avec United étaient clairs, Boeing ne pouvait engranger de nouvelles commandes avant d’avoir livré les 60 exemplaires commandés.

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La forme typique et particulière du vitrage de son cockpit rend l’identification du Boeing 247 assez facile.  (Photo : Boeing)

Cette clause entraîna donc le directeur de la TWA, Jack Frye, à se tourner vers un autre constructeur pour obtenir, lui aussi, un avion moderne. Il frappa à la porte de Douglas qui construisit le DC-1, exemplaire unique mais dont le DC-2 fut rapidement extrapolé avec un succès commercial à la clé. Le DC-2 engendra ensuite le DST et l’aviation entra alors dans une nouvelle ère !

Bien sûr, Boeing apprit de ses erreurs et la compagnie poursuivit son développement au point qu’en 2016, année de son centenaire, elle n’a presque jamais été aussi puissante. Tellement puissante qu’il y a 20 ans, elle s’offrit son concurrent de Long Beach avec lequel la concurrence fut féroce tout au long du XXe siècle. Ce n’était sans doute pas une vengeance, mais ce plat se mangea quand même bien froid !

Au cours de sa carrière, le Boeing 247 se distingua en remportant plusieurs records importants de l’époque, notamment en vitesse. Piloté par le légendaire Roscoe Turner, il s’offrit même une très belle troisième place en 1934 sur la course Londres-Melbourne, un parcours particulièrement sélectif effectué en un peu plus de 85 heures de vol, derrière un DeHavilland 88 Comet et un… Douglas DC-2 ! Décidément !

Le Boeing 247, en dépit de son efficacité ne fut construit qu’à 75 exemplaires. Un peu plus de deux ans après leur entrée en service, United les revendait déjà pour s’offrir des Douglas ! Disséminés dans de nombreuses compagnies d’importance secondaire, certains restèrent pourtant en service jusqu’aux années 60 après avoir même parfois connus un petit intermède militaire au sein de la Royal Canadian Air Force pendant la 2e guerre mondiale.

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Arrivé troisième de la course Londres-Melbourne, l’avion de Roscoe Turner est un des trésors du NASM de Washington.

Seulement quatre exemplaires de cet avion ont survécu jusqu’au 21e siècle. Le plus célèbre n’est autre que l’avion de Roscoe Turner exposé depuis longtemps à Washington au National Air & Space Museum. Un autre est visible à Ottawa au Canada Aviation and Space Museum tandis qu’un troisième se trouve au National Museum of Science and Industrie à Wroughton en Grande-Bretagne.

Le dernier, ultime rescapé de cette importante famille, est donc le « City of Renton ». Livré en 1933, il vola successivement pour Pacific Air Transport, United, Pennsylvania Central Airlines puis la RCAF. Rendu à la vie civile dès 1941 il vola ensuite aux USA puis au Costa Rica où il est sérieusement endommagé en 1952. Rapatrié en Floride deux ans plus tard, il est modifié pour l’épandage et sert en Californie pour l’ensemencement de nuages. Il est abandonné à la fin des années 50 et il est racheté en 1966, à l’état d’épave, par la Pacific Northwest Aviation Historical Fundation qui devint plus tard le Museum of Flight. Désormais immatriculé N13347, sa restauration est lancée en 1979 et s’achève le 29 juin 1994 lorsqu’il revole enfin. Il participe alors à de nombreuses manifestations aériennes. Le 26 avril dernier, son dernier court vol l’a amené de Paine Field à Everett jusqu’au Boeing Field à Seattle. Exactement le même vol que celui effectué par le premier Boeing 727 au mois de Mars. Il sera très prochainement exposé aux côté de son concurrent et rival DC-2 au sein du Musée.

Cet avion pourrait mériter sa place de choix dans l’histoire de l’aviation par la seule existence des nombreuses et importantes innovations qui ont été introduite au cours de sa conception et qui ont ensuite fait école chez les avionneurs du monde entier. Mais, parce que l’ironie sied parfaitement à l’histoire, c’est bien pour avoir indirectement conduit à l’avènement du Douglas DC-3 que le Boeing 247 est d’une importance aussi considérable qu’incontestable.

Hélicos et Commandos, le 4e RHFS en action

Longtemps parent pauvre des armées françaises, les Forces Spéciales ont véritablement pris leur essor après la guerre du Golfe et sont devenues aujourd’hui absolument indispensables et sont désormais utilisées très intensivement. Aucun engagement ne peut se faire sans impliquer ces unités qui, souvent, ouvrent les fronts avant l’arrivée des forces plus conventionnelles (…).

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