Dans la rade de Toulon

La rade de Toulon est un site extraordinaire et unique. Il abrite un port réputé pour son activité militaire puisque c’est la base principale de la flotte française en Méditerranée mais il est également un port commercial qui, après des années difficiles, semble reprendre une activité croissante. Il est devenu un point de départ important pour les Ferry à destination de la Corse et depuis quelques années une escale appréciée pour de très nombreux paquebots et navires de croisière. Plusieurs ports de plaisances accueillent d’innombrables voiliers tout autour de ce site, à Saint-Mandrier, à la Seyne et à Toulon même.

Le téléphérique, qui dispose depuis peu de toutes nouvelles cabines, permet d’accéder facilement et rapidement au Mont-Faron qui offre une vue d’ensemble sublime sur la rade de Toulon.

Si la ville dispose d’un réseau de bus extrêmement dense, le réseau Mistral, qui couvre également et largement les communes alentours, elle possède la particularité de disposer de trois lignes de bateaux-bus qui, au départ de Toulon desservent Saint-Mandrier (Ligne 28M), les Sablettes (18M) et la Seyne (08M).

D’un coût particulièrement modique puisque les titres de transports sont les mêmes que pour les bus de la ville, la carte 10 trajets coûtant 10 €, la carte illimité valable 7 jours à 9,90, ces bateaux permettent de profiter la rade en toute quiétude. Attention, certains navires du réseau Mistral ne disposent pas forcément de sièges en plage arrière ou d’accès à la plage avant, ce qui  est très dommage lorsqu’il fait beau (et c’est assez fréquent à Toulon finalement), c’est le seul reproche qu’on puisse leur faire.

Une des vedettes du réseau Mistral. Deux d’entre-elles sont à propulsion hybride.

Par ailleurs, des opérateurs privés proposent des visites guidées de la rade et du port militaire, durant environ 1 heure et pour un coût d’une dizaine d’euros. Ils ont pour avantage de proposer un commentaire et de prendre le temps de s’approcher un peu de la limite de la zone militaire tandis que les navettes foncent vers leurs destinations.

Promenade guidée dans la rade en Catamaran.

Pour autant, quelque soit votre choix, si il fait beau, profitez des plages arrières des bateaux pour vous laisser promener.

Toulon est devenu un port important à destination de la Corse. On distingue une des vedettes du réseau Mistral sous le « Corsica » peint sur la coque du Ferry et dans le prolongement de la proue du deuxième ferry, la nouvelle tribune du Stade Mayol, place forte du RCT, le club de rugby local.

Pour profiter du port militaire, la ligne pour la Seyne est idéale puisqu’elle longe l’Arsenal et ses quais. Ces photos ont été faites fin mars et début avril pour la plupart à partir des navettes pour la Seyne et pour St Mandrier. Réalisée avec des objectifs 18-105 mm et 120-400 mm elles ont juste été recadrées et n’ont bénéficié d’aucun post-traitement.

Le port militaire de Toulon regroupe environ 60 % du tonnage de la flotte française et comporte plusieurs unités notables. Bien évidemment l’unique porte-avions nucléaire français Charles-de-Gaulle en est le plus emblématique mais depuis plusieurs mois et jusqu’au milieu de l’année prochaine, le vaisseau est en chantier de rénovation à mi-vie afin de lui conserver toutes ses capacités opérationnelles pour les 20 prochaines années environ.

Fleuron de la Marine Nationale, le PAN Charles de Gaulle est en cours de rénovation dans le bassin Vauban dont l’entrée est protégée par les coques de navires retirés du service, celle l’ancien Bougainville et celle d’un pétrolier ravitailleur, sans doute la Meuse. On note l’abri au-dessus de la catapulte avant.

Mais d’autres unités importantes opèrent depuis l’immense rade varoise. Les BPC, Bâtiments de Projection et de Commandement de classe Mistral, sont représentés par le Dixmude, en partance pour une mission, et le Tonnerre, lequel était de retour de mission le lendemain.

Départ du Dixmude avec, à bord, deux Puma et une Gazelle de l’ALAT.

Alors que le Dixmude était en attente dans la grande rade, il a été rejoint par l’EDAR 4, Engin de Débarquement Amphibie Rapide emportant quelques véhicules de l’armée de Terre parmi lesquels des Véhicules de l’Avant Blindés (VAB).

L’EDAR 4, Engin de débarquement amphibie rapide, et son chargement à destination, vraisemblablement, du Dixmude.

Un Sous-marin Nucléaire d’Attaque (SNA) de classe Rubis était également de sortie. Les six unités de ce type sont basées à Toulon mais aucun d’eux ne porte le moindre signe distinctif (1) et il est donc difficile d’identifier cet exemplaire.

Un SNA au mouillage. Notez les embarcations des commandos qui assurent sa sécurité rapprochée.

Autour de ces navires emblématiques, d’autres bâtiments, visibles dans la rade, jouent un rôle essentiel dans la politique de défense de notre pays.

La frégate furtive Guépratte à quai devant la frégate anti aérienne Jean Bart.

Départ du Guépratte, escorté par un NH90 de l’ALAT.

Entraînement à la manipulation du système de ravitaillement entre le bien nommé Var et le Marne, deux des trois Bâtiments de Commandement et de Ravitaillement (BCR) de la flotte.

Le retour de la frégate Forbin après une mission de 5 mois et demi. Il est salué par le canon à eau du remorqueur côtier Sicié. Le remorqueur-ravitailleur Ailette, affrété par la Marine pour des missions de service public, est également de la partie.

Le Jason est un autre navire de service public affrété par la Marine et affecté au port de Toulon.

En plus des deux coques déclassées et servant désormais à la protection du Charles-de-Gaulle en cale sèche, plusieurs navires en fin de vie sont également visibles, c’est le cas de l’ancien Transport de Chalands de Débarquement (TCD) Orage.

Au fond de la rade, la coque de l’Orage attend son sort.

Plus visible encore, l’ancienne frégate anti-aérienne Duquesne sert de brise-lame pour l’école de plongée de Saint-Mandrier.

Remarquable par son dôme radar, l’ancienne frégate Duquesne, retirée du service en 2007, a été ancrée à Saint-Mandrier en 2009. Elle a été rejointe en juin 2016 par l’ancienne frégate Dupleix venue remplacer la coque du Rance destinée à être démantelée.

Pour des raisons évidentes, la zone est interdite de survol pour les aéronefs civils. Néanmoins un couloir aérien permet aux hélicoptères du Samu d’accéder aux hôpitaux de la ville. Les aéronefs militaires sont toutefois assez fréquents, même si la base d’aéronautique navale de Saint-Mandrier et ses hélicoptères ont laissé la place à un chantier naval de yachts de luxe.

Réveil à la toulonnaise. Un NH90 cercle autour de l’entrée de la rade tandis que deux Super Puma transitent par le sud de Saint-Mandrier.

Un Mirage 2000N effectue une passe sur le Tonnerre alors en attente dans la grande Rade.

Mais la rade n’est pas un qu’un port militaire et les navires civils sont nombreux à la fréquenter. Les plus impressionnants d’entre-eux sont bien entendu les navires de croisières qui accostent à Toulon ou à la Seyne. L’été, le rythme est presque d’un navire différent chaque jour.

Construit aux chantiers de Saint-Nazaire en 1986-1987, le Sovereign, long de 270 mètres, a une capacité de 2 850 passagers.

Une des chaloupes du Sovereign a été mise à l’eau et a manœuvré dans le port.

En outre, une activité commerciale tend à revenir du côté de la Seyne. Une ligne de fret maritime  existe entre la Turquie et Toulon où un roulier achemine des semi-remorques, leur faisant gagner un temps précieux sur leur route. Il est envisagé aussi de rétablir la liaison ferroviaire vers la Seyne pour permettre une augmentation sensible du trafic cargo dans le secteur.

L’UN Pendick est un Ro-Ro (Roll on, Roll out) de 193 m de long reliant généralement Toulon à Tuzla en Turquie, un trajet demandant environ 3 jours de navigation.

D’autres navires fréquentent également les parages comme cet étonnant cargo de la compagnie Rolldock, navire de transport polyvalent semi-submersible.

Utilisable comme dock flottant ou roulier, le Rolldock Sea est un navire véritablement polyvalent de 142 mètres de long. Derrière lui passe le cargo Rhodanus.

Au fond de la Rade, à la Seyne, se trouve le centre Méditerranée de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et certains de ses navires hauturiers.

Deux des navires de l’Ifremer. A droite, l’Europe est un catamaran de 30 mètres de long destiné aux missions liées au domaine de la pêche et, à gauche, le Suroît un navire de recherche scientifique qui s’est rendu célèbre en participant à la découverte de l’épave du Titanic en 1985.

Il est possible d’obtenir une autre superbe vue de la rade depuis le pont levant qui fermait autrefois le port de la Seyne. La voie ferrée qui l’a emprunté de 1920 à 1986 permettait d’acheminer les matières premières aux chantiers navals. Il a été ensuite restauré et érigé en position levée. Au sommet, une plateforme permet d’obtenir une autre superbe vue sur la rade d’un côté et sur la ville de la Seyne de l’autre. Son accès est libre. Les chantiers navals ont laissé, de leur côté, la place à un immense et très agréable parc.

Le pont levant de l’ancienne voie ferrée des chantiers navals de la Seyne domine le port et la mairie de la ville.

Port militaire, port marchand, la rade accueille aussi de très nombreux pêcheurs.

De jolies barques provençales amarrées au même ponton que les vedettes de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM).

Pêcheur toulonnais et son embarcation.

La marine de plaisance n’est pas, non plus, absente de la rade. De très nombreux yachts, voiliers, cabin-cruisers et autres barques fréquentent donc les mêmes eaux que les navires de la Marine Nationale. Depuis le quai en face la mairie de Toulon, il est même possible d’embarquer pendant une journée à bord d’un deux-mâts.

Navires de plaisance à la Seyne. A l’arrière plan, à droite, un banc de brume masque en partie le massif du Cap-Sicié, mais le relais TDF reste visible.

Un voilier au large des plages du Mourillon.

Quelques jours de promenades à Toulon et ses environs permettent de se plonger dans un monde maritime d’une étonnante variété et dans un cadre qui est juste absolument sublime. Porté par une lumière superbe, c’est aussi l’assurance que le photographe se fasse vraiment plaisir. Et puis, ça change (un peu) des avions…

 

(1) Néanmoins, en 2014, le Rubis arbora provisoirement un grand blason du Rugby Club Toulonnais pour encourager l’équipe. Cette année-là, les rugbymen remportèrent donc un doublé historique Coupe d’Europe-Championnat de France.

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