C’est un 14 juillet exceptionnel que la France a vécu, à plus d’un titre, entre Paris et Nice.
Dans le ciel, ce qui nous importe surtout, le spectacle a été présent avec en ouverture le passage inédit de la patrouille de démonstration de l’US Air Force, les Thunderbirds. Ils ont profité de leur présence à l’exceptionnel meeting aérien britannique Royal International Air Tattoo (1) sur la base de Fairford ce weekend, pour honorer à la fois les cérémonies française et rendre leur politesse à leurs confrères de la Patrouille de France, de retour d’une tournée triomphale de l’autre côté de l’Atlantique, dont l’objet principal était, aussi, d’honorer l’entrée en guerre des USA il y a tout juste un siècle, un moment important puisque le sort des armes et de la guerre des tranchées en a été notablement modifié.
Venus directement d’Angleterre, les six F-16 – ils étaient 7 lors de la répétition, le F-16 biplace orbitant autour de la patrouille pour offrir les meilleurs perspectives au photographe sanglé en place arrière – étaient suivis par deux F-22 Raptor, le plus récent et le plus avancé des chasseurs de supériorité aérienne du monde occidental.
D’une taille respectable et avec des formes encore futuristes, ces avions ont été la grande attraction du défilé. Les spotters parisiens se souviennent cependant que ce n’était pas la première fois qu’on voyait ce type d’appareil dans le ciel parisien puisque le 20 avril 2016, ce sont 4 F-22 qui ont défilé au-dessus du mémorial de l’Escadrille Lafayette situé dans le parc de St Cloud pour le centenaire de cette unité emblématique. (2)
Comme les Thunderbirds, ces deux chasseurs provenaient de la délégation US au RIAT. Ils étaient suivis, à quelques longueur d’un dispositif composé d’un C-135FR, d’un Mirage 2000D et d’un Rafale du Lafayette afin de symboliser la coopération opérationnelle qui existe entre les armées françaises et américaines et suivis une quinzaine de secondes plus tard de quatre Rafale, trois monoplaces et un biplace, de la 30e Escadre de Chasse basée à Mont de Marsan.
Un box de 4 Mirage 2000D de la base de Nancy est arrivé ensuite.
Quatre Mirage 2000RDI de l’Escadron Ile de France et deux Alpha Jet du Côte d’Or les suivaient de près pour présenter les avions utilisés pour la transformation opérationnelle des pilotes de chasse français.
Le box suivant était composé également de Mirage 2000 « bleus » mais des -5 des Cigognes. Ils accompagnaient un E-3F qui a laissé sa place, ensuite, à un nouveau C-135FR accompagné de Rafale B du Gascogne et, une nouvelle fois, de 2000N du La Fayette pour le tableau des Forces Aériennes Stratégiques.
Quatre Alpha Jet de l’École de Chasse de Tours ont ensuite survolé Paris. Leur successeur, le PC-21, arrive, le premier exemplaire destiné à l’armée de l’Air a fait son premier vol la semaine dernière.
C’était au tour de la Marine de suivre l’axe du défilé avec trois Rafale M précédant un E-2C Hawkeye, un Atlantique et un Falcon 50.
Après l’aviation de combat, c’était au tour de l’aviation de transport d’être mise en valeur. Cette année, deux A400M ont ouvert le bal, suivis par un Transall NG et deux Casa 295 puis un Falcon 2000. Il ne manquait peut-être juste qu’un C-130H, en attendant de voir, bientôt, défiler les nouveaux C-130J.
Avion discret, le Xingu est en service en France depuis tout juste 35 ans. Il est utilisé pour les vols de liaison mais c’est à son bord que les pilotes de transport français sont formés sur la base d’Avord, trois de ces appareils ont donc terminé la première partie du défilé aérien.
Les hélicoptères sont passés 45 minutes plus tard.
Le premier groupe était composé d’une Gazelle, d’un Tigre et d’un Caïman pour montrer les appareils utilisés pour la formation des navigants de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre. Ils étaient suivis par deux Puma précédés d’une Gazelle. Ces trois appareils symbolisaient l’implication de l’Armée de Terre dans deux missions importantes ; la lutte anti-terroriste avec un Puma relevant du GIH, Groupement Interarmées d’Hélicoptères, destiné à soutenir le GIGN et le RAID, comme ce fut le cas lors des opérations de janvier 2015, et les deux autres appareils symbolisant le DIH, Détachement d’Intervention Héliporté. Ces deux hélicoptères sont mis, l’été, à disposition des équipes de la Sécurité Civile, dans le cadre de la mission Héphaïstos, c’est à dire l’implication des militaires dans la lutte contre les feux de forêt.
Suivirent les appareils des forces spéciales, Tigre HAP, Gazelle équipée, enfin, d’une mitrailleuse Gatling et un Cougar, d’un duo de Tigre HAP-HAD et d’une nouvelle Gazelle. Un Cougar et deux Caïman fermaient le dispositif de l’armée de Terre pour laisser la place ensuite aux voilures tournantes de la Marine et de l’Armée de l’Air.
Pour cette dernière, trois Fennec et deux Caracal symbolisaient les missions de protection du territoire, les premiers étant impliqués fortement dans les Mesures Actives de Sûreté Aérienne (MASA), et les seconds les interventions extérieures où les appareils du Pyrénées sont chargées, en particulier, des délicates et cruciales missions de sauvetage au combat (RESCO).
La Marine présentait un Caïman, un Panther et un Dauphin, suivis par trois appareils de la Gendarmerie, deux EC-135 et un EC-145 avant qu’un solitaire EC-145 Dragon ne viennent mettre un terme au défilé aérien 2017.
63 avions ont donc participé au Défilé, auxquels ont peut ajouter un Alpha Jet qui a accompagné les Thunderbirds et les F-22 jusqu’à la Défense, sans doute au profit d’un photographe du SIRPA, ainsi que 29 hélicoptères. Une heure avant le défilé, un Epsilon a tourné autour de la Défense, un des avions impliqué dans les missions MASA. Au moins deux hélicoptères survolaient Paris pour la retransmission de l’évènement en direct à la télévision tandis qu’un Drone Patroller était chargé de la surveillance du secteur.
Il fallait donc bien lever la tête ce 14 juillet, il y avait bien des choses à voir effectivement, comme chaque année, finalement.
(1) Meeting aérien annuel créé pour alimenter les fonds des œuvres de charité de la Royal Air Force et dont le plateau est toujours exceptionnel avec des avions arrivant du monde entier.
(2) note aux pinailleurs : oui, St Cloud n’est pas Paris, je sais !