Après la création de la nouvelle base de Nîmes et l’annonce de la succession des Firecat par les Q400MR, l’annonce de la rénovation des trois Beechcraft 200 King Air de la Sécurité Civile est passée totalement inaperçue. Entrés en service au début des années 90, les trois Beech 200, indicatif radio « Bengale », commençaient un peu à accuser leur âge.
Ces appareils véritablement polyvalents ont des missions multiples. Ils effectuent de nombreuses vols de liaison au profit de la Sécurité Civile, comme, par exemple, les relèves d’équipages, mais ils peuvent être employés pour des missions de transport au bénéfice de leur ministère de tutelle.
Sur feux, ils ont la charge des missions d’investigation, reconnaissance à vue des feux et de PC volant. Ce rôle a pris une nouvelle dimension depuis quelques années avec la création du Module Européen que la Sécurité Civile française arme avec deux CL-415 et, systématiquement, un « Bengale ». Ces Modules ont été ainsi en opérations tout autour du bassin méditerranéen, et jusqu’en Suède !
Outre leur confort devenu spartiate, les King Air disposaient d’une avionique hors d’âge. Il était temps de leur offrir un successeur ou bien un bon lifting et c’est cette seconde option qui a été choisie.
Le premier appareil en sortie d’atelier peinture, Bengale 97, a été photographié à Toulouse il y a quelques jours à peine et a dévoilé, par la même, sa nouvelle livrée, conforme à la charte graphique que la Sécurité Civile applique même sur les véhicules de son parc automobile.
L’intérieur a été refait, en particulier sa planche de bord où les instruments analogiques ont été remplacés par des écrans d’une suite avionique du dernier cri Garmin G1000NXI.
Mais l’innovation la plus importante serait aussi la plus discrète, pour le moment. L’appareil pourrait être désormais câblé et équipé pour pouvoir emporter une boule optronique, dont le modèle n’a pas encore été spécifié, mais dont l’usage sur feux s’est avéré, depuis longtemps, d’une très grande pertinence.
Jusqu’à présent, pour disposer de tels moyens d’observation, en particulier Infra-rouge, permettant de suivre le développement d’un feu à travers les fumées, les Services Départementaux d’Incendies et de Secours (SDIS) devaient passer par la location d’aéronefs spécialisés auprès de sociétés de travail aérien disposant de tels appareils. Ainsi des Cessna Caravan, Merlin III ou Airvan GA8, indicatif Horus, équipés de caméras spécifiques, ont bénéficié de contrats dans différents départements comme les Bouches-du-Rhône, le Roussillon ou la Corse. Désormais, les moyens nationaux pourront également apporter cette nouvelle compétence dans l’ensemble de leurs zones d’action.
La Sécurité Civile ne devrait, dans un premier temps, entrer en possession que d’une seule boule donc un seul appareil sera réservé pour cette mission d’observation et d’analyse et servir de poste de commandement aéroporté. En sortie de chantier de rénovation, les deux autres appareils devraient être également câblés ce qui fait qu’en cas d’indisponibilité de l’appareil équipé, il suffira de démonter la boule et de l’installer sur un avion disponible, une opération peu complexe.
Cette rénovation pourrait donc constituer une avancée importante pour les moyens aériens de la Sécurité Civile. Outre l’apparition des moyens de navigation et de gestion du vol particulièrement avancés, le nouvel outil dédié à l’observation va améliorer encore l’efficacité des interventions des bombardiers d’eau. Certes, ce chantier n’est pas aussi spectaculaire que la commande de 6 Q400MR officialisée au début de l’année, mais il n’en est pas moins d’une importance opérationnelle considérable.