Retour sur le Paris Air Show 2015 (2/2)

Si les démonstrations en vol n’ont pas été nombreuses, elles ont été de qualité à défaut d’être très variées. Car finalement, ce sont surtout les avions de ligne modernes qui ont tiré leur épingle du jeu, les chasseurs modernes ayant fait preuve, une fois n’est pas coutume, d’une singulière discrétion.

Boeing, Airbus et autres Bombardier ont donc égayé le ciel de la Seine Saint-Denis avec des évolutions particulièrement étonnantes pour les profanes comme pour les initiés avec des appareils d’une discrétion absolument stupéfiante mais capables d’afficher des pentes de montée indécentes et effectuer des virages à rendre certains chasseurs envieux. On peut cependant pointer du doigt l’absolue ignorance des médias généralistes qui ont présenté le Boeing 787 comme capable de faire « un décollage à la verticale » sur la seul foi d’une vidéo prise depuis un autre aéronef dans l’axe d’envol avec une très grande focale.  Mais nous sommes entrés dans l’ère du « buzz » à tous prix, du nivellement par le bas, et non plus dans celle de l’information.

787 grosse pente

Décollage impressionnant du Boeing 787 aux couleurs de Vietnam Airlines.

calcul d'angle

Et dire que certains appellent-ça un « décollage à la verticale ». ça reste une très grosse pente de montée cependant, environ 45°.

A noter aussi la présence du tout nouveau Bombardier CS300. Lui non plus n’est pas très bruyant !

CS300

Autre appareil inédit, mais à la silhouette désormais bien connue, le Falcon 8x, évolution du 7x.

Falcon 8X

Silencieux, maniable, rapide, avec une distance franchissable augmentée, le Falcon 8x ne manque pas d’atouts en plus de sa ligne élégante.

Trois avions seulement ont brisé la quiétude de ce mois de juin dionysien, le Rafale, habitué des lieux depuis bientôt trois décennies, si on compte les apparitions du démonstrateur Rafale A, toujours présenté par le Capitaine « Tao » Planche, pilote du « solo display » officiel de l’armée de l’Air et qui a laissé son Rafale « Monster Tiger » vert pour un appareil à la livrée plus sobre et plus militaire.

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Troisième et dernière saison de Solo Display pour le Capitaine Planche qui aura établi dans ce domaine, une forme de record.

Rafale 2

Gracieux, élégant, mais aussi puissant et performant, le Rafale a été la vraie vedette du show aérien. Ce n’est pas la première fois.

Présent pour la première fois sur une manifestation aéronautique occidentale, le chasseur Sino-Pakistanais JF-17 n’a impressionné personne, mais sa seule présence a rehaussé le programme des vols.

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Le JF-17 a la particularité d’être accompagné de traînées de condensation au moindre facteur de charge, même en air relativement sec. Les experts pourront toujours se prononcer alors sur la qualité de son aérodynamique.

JF17

Bruyant, le JF-17 est aussi accompagné d’un joli panache de fumée noire. Voilà un avion respectueux… des traditions !

JF-17

Entre le Gripen, le F-5, le Viggen, le Hornet ou le F-16, le JF-17 donne l’impression d’être un patchwork de pièces héritées de chasseurs des années 70 à 90…

Le troisième n’est autre que le Fouga Magister présenté par l’incontournable Hugues Duval. Lorsque le commentateur conseillait au public de se munir de bouchons d’oreilles pour assister aux démonstrations en vol, ceux qui ont encore en mémoire les vibrations des Tornado, des Sukhoi, des F-16 ou des Mirage arboraient alors un sourire qui était très nettement moqueur.

L’avantage c’est que ces démonstrations en vol ne prenaient que deux heures par jour, laissant le reste du temps au professionnels de rencontrer leurs clients et négocier leurs contrats sans être dérangés, dans la toute quiétude d’un salon aéronautique à peine plus bruyant que le salon nautique.

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Quelques semaines après la tragédie de Séville, la présence en vol de l’A400M était un évènement d’une considérable portée.

A400M

Les démonstrations en vol Airbus permettent de photographier les appareils sous des angles assez inédits.

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Les constructeurs se sont livrés au jeu de celui qui aurait la plus belle pente au décollage. Si le 787 a été déclaré vainqueur, l’A380 n’en a pas démérité pour autant.

Smoker 350 1024

Quelque soit l’avion, quelque soit son niveau de respect de l’environnement, quand on remet les gaz sèchement, ça fume ! Pour l’A350 comme pour les autres.

Les démonstrations en vol du weekend étaient un peu plus relevées avec la présence de la Patrouille de France, qui, pour des raisons d’espace aérien disponible, n’a présenté que la partie la plus calme de son programme 2015, le « ruban », et quelques « warbirds » toujours plaisants à voir évoluer. Malheureusement, la position de l’axe des démonstrations assez éloigné du public, il est logiquement paramétré et placé pour les appareils les plus volumineux et les moins manoeuvrants,  fait que ces évolutions étaient surtout… lointaines. Ces avions anciens et de collection étaient, cette-fois, plus nombreux que les avions modernes, tendant à faire du meeting aérien du weekend, une Ferté-Alais, mais en moins bien !

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Le Salon était placé sous le signe de l’aviation électrique avec le Cri-Cri de Yankee Delta et l’E-Fan d’Airbus Group.

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Croisement (lointain) d’un CL-415 et d’un Airbus d’Air France. Le génome de la PAF se retrouve aussi dans l’ADN de la Sécurité Civile désormais.

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Présent à l’initiative de la Sécurité Civile, le CL-415 a rehaussé le programme des vols du weekend. A noter que, comme à la Ferté-Alais, c’est le 32 et sa déco spéciale qui a été affecté à l’évènement.

DC3

Beau, élégant, et harmonieux à écouter, le DC-3 est un avion fantastique, mais est-ce ce genre d’aéronef que les amateurs veulent voir au Salon du Bourget ?

On est désormais bien loin des salons des années 90, et mêmes certaines éditions des années 2000, 2011 par exemple était tout à fait correct et la présence d’un Sukhoi a pratiquement, à elle seule, sauvé le Salon 2013, mais on espère que la situation internationale, en particulier, permettra au Paris Air Show 2017 de reprendre sa place au cœur des manifestations aéronautiques incontournables.

Des pistes pour l’avenir de la flotte aérienne de la Sécurité Civile

Lors de sa visite à Marseille le 25 juin dernier, le Ministre de l’Intérieur a fait trois annonces majeures pour l’avenir de la BASC devant une délégation de personnels de la base.

La première est donc liée au remplacement des 9 Tracker. Avec une mission vitale, le Guet Aérien Armé (GAAR), leur fin de carrière prévue pour la fin de la décennie (un joli score pour des avions construits au milieu des années 50) constitue un des dossiers majeurs pour la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises et de son ministère de tutelle. Après l’évaluation, non concluante, des monoturbines AT-802F au cours de l’été 2013, aucune piste ne voyait vraiment le jour alors que l’échéance approche inexorablement.

Selon le Ministre, la succession des Tracker se fera par une augmentation des deux autres flottes de la Sécurité Civile, les Bombardier 415 et les Q400MR, ces derniers pouvant reprendre à leur compte les missions de patrouilles aériennes au-dessus des zones à risque avec une capacité d’emport augmentée – avec 10 000 litres de charge utile, le Dash emporte presque trois fois plus qu’un Tracker – et à une vitesse supérieure. Il confirme ainsi ce qu’il avait annoncé lors de sa précédente visite à Marignane fin juillet 2014 où il avait confirmé la doctrine de la Sécurité Civile, l’attaque des feux naissants, domaine où le GAAR est sans rival.

Tracker Firecat

La succession du Tracker Firecat se précise enfin. Mais les bons avions sont toujours difficiles à remplacer.

Cette solution est somme toute assez logique et faisait déjà plus ou moins l’objet de rumeurs comme nous le signalions le 12 juin.  Il reste néanmoins un « mais » d’importance. à 30 millions d’Euros l’avion (environ), on est loin de la solution économique qu’a constitué le Tracker au début des années 80 (*). A l’heure où le Cal Fire va relancer la transformation de S-2E/G en S-2T, on pourra continuer à regretter que le Tracker n’ait pas été remplacé par un autre Tracker plus performant.

L’augmentation de la flotte de Canadair est aussi un autre problème puisque le constructeur Bombardier est arrivé au bout de son carnet de commandes et a annoncé mettre sa ligne de production en sommeil. Selon nos informations, la chaîne de production ne reprendra que lorsqu’une dizaine d’appareils auront été commandés. Est-ce qu’un commande française pourrait alors participer à la relance de cette production ? Rien n’est moins sûr.

Car ces idées ne sont que des pistes. Bien sûr, un chiffre de quatre nouveaux Q400MR a été avancé de façon officieuse, de même que celui de deux Canadair supplémentaire. Le Ministre a cru bon ajouter que ces chiffres pourraient être inversés, soit 4 CL-415 supplémentaires et seulement deux Dash supplémentaires. Il faut espérer que ce soit la première option qui prenne le pas tant la mission du GAAR, telle qu’elle est pratiquée depuis plus de 30 ans dans notre pays, s’est montrée terriblement efficace et particulièrement économique qu’elle se doit de rester une priorité. Ces chiffres restent donc des « ordres d’idées » et aucun calendrier n’a été avancé tant qu’un budget n’aura pas été validé par le Ministère des Finances. Et dans la situation économique actuelle, des arbitrages peuvent s’avérer cruels.

Tracker Be200 et Q400

Tracker, Beech 200 et Q400MR, des avions sous les feux de l’actualité.

Mais ces annonces constituent un net progrès par rapport au flou artistique qui régnait jusqu’alors sur ce dossier et ainsi se dessine le profil de la flotte qui opérera à partir de Nîmes-Garons dans quelques années. Car l’autre dossier majeur sur la table du Ministre et du Directeur de la Sécurité Civile, depuis son annonce officielle en 2012, c’est effectivement ce déménagement qui est désormais prévu pour le printemps 2017. Des images d’artiste sur cette future base « au profil européen » selon Victor Devouge, Chef du Bureau des Moyens Aériens de la Sécurité Civile, commencent à circuler mais beaucoup de travail reste à effectuer.

BASC

Un Canadair devant sa base à Marignane, une image qui doit entrer bientôt dans l’histoire.

La troisième annonce concernait le recrutement de quatre nouveaux pilotes d’ici la fin de l’année afin de ramener les effectifs à leur minimum opérationnel de 76 pilotes. Reste à savoir sous quelle forme ce recrutement va avoir lieu car au moins deux des derniers pilotes recrutés en classe B (co-pilotes en CDD de 3 ans renouvelable une fois) avaient en fait, par leurs expériences d’une vingtaine d’années dans l’aviation de chasse ou de transport, des profils de pilotes classe A (pilotes à vocation commandants de bord en CDI).

Il faut noter aussi qu’un autre dossier sensible a trouvé son dénouement puisqu’après des mois de tractations, l’industriel Sabena Technics, situé à Nîmes-Garons lui aussi, s’est vu notifier la prolongation de son contrat pour l’entretien de la flotte de la Sécurité Civile pour une durée de 9 ans plus 5 autres en option, alors que la Sécurité Civile avait décidé d’y mettre fin prématurément il y a deux ans. C’est la fin d’une affaire compliquée aux nombreux rebondissements qui n’a pas été sans conséquence sur la disponibilité des bombardiers d’eau français au cours de la saison précédente.

Un dernier sujet reste désormais en suspend, celui du remplacement des trois Beech 200 King Air, utilisés pour les liaisons mais aussi pour les missions d’investigation sur feux et qui commencent à accuser leur âge. Même si le Pilatus PC-12 avait été envisagé il y a quelques années, de même que le Beech 350, solutions désormais abandonnées, il semble qu’on se dirige désormais vers un remplacement par d’autres Beech 200, neufs – puisque l’avion est toujours en production – ou d’occasion mais équipés de moyens d’observation TV et IR. Mais avec les dépenses prévues à brève échéance, il va falloir que les équipages et les équipes techniques soient très précautionneux avec les trois vieux King Air tant leur remplacement est loin d’être prioritaire.

Beech 350

Pour les 50 ans de la BASC, le représentant français de Beechcraft avait exposé un superbe Beech 350 comme remplaçant possible des Beech 200, en pure perte semble-t-il.

Avec les contrats d’entretien signés, la confirmation du calendrier du déménagement et une ligne directrice intéressante pour son évolution, le profil de la flotte de la Sécurité Civile à l’échéance 2020 apparaît désormais plus clair, ce qui va permettre aux équipages de se consacrer à leurs missions quotidiennes déjà harassantes.

(*) Des sources indiquent que les 12 premiers Tracker ont été achetés auprès de Conair pour 1,5 fois le prix d’un CL-215 neuf.. 33 ans après, on ne peut que se féliciter de cette bonne affaire qui a été l’une des meilleures de toute l’histoire de l’aéronautique française !

Ferté-Alais, le temps des hélices 2015

Si ce 43e meeting aérien de la Ferté-Alais n’a pas été le plus brillant de tous, il était quand même constitué d’un menu alléchant et de très bonne tenue, avec quelques jolies nouveautés et sans oublier les bonnes recettes, désormais traditionnelles, sans lesquelles la Ferté ne serait pas la Ferté.

Affiche Ferté 2015Passons rapidement sur les absents – qui ont donc forcément tort – le Catalina et le CAC Boomerang, et on n’oubliera pas de préciser que ce sont des mécaniques précieuses, fragiles et capricieuses et qu’on pourra comprendre qu’à la moindre inquiétude, on bâche un vol, fût-il de convoyage en direction du meeting.

D’ailleurs, si le Ju-52 venu d’Allemagne n’a pas assuré sa moisson de baptême de l’air le samedi et si le Lockheed 12 n’a volé que le dimanche, c’est bien aussi parce qu’ils ont nécessité toute l’attention de leurs équipes techniques. Pour le Ju, c’est surtout dommage pour les passagers qui ne pouvaient pas repousser leur vol.

Mais parlons plutôt des présents. Le soleil était là et bien là, même si le dimanche a été plus couvert que le samedi. Étaient aussi bien là les innombrables haut-parleurs entre le public et la piste et même si on commence à s’y habituer, il ne faudrait pas que cette plantation se densifie encore. D’ailleurs, pourrait-il y avoir une zone « on s’en fout des commentaires » pour que les amateurs qui sont là aussi pour discuter avec leurs amis puissent profiter du spectacle vu qu’en général, ils connaissent aussi le commentaire par coeur ?

Pour le reste, rien à redire. Les pilotes ont assuré le spectacle avec leurs avions comme d’habitude avec quelques nouveautés bien intéressantes.

Bien sûr, la vedette du Meeting a été le Gloster Gladiator venu d’Angleterre qui faisait sa première apparition à Cerny. Il était accompagné de l’inévitable Spitfire venu de Dijon (ne jouons pas les blasés, on ne peut pas se lasser d’un Spit, c’est pas possible !) et du Hurricane très discrètement basé dans le sud de la France par son propriétaire hollandais depuis deux ans et qui faisait sa première apparition publique.

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Cette patrouille mixte Gladiator et Spitfire résume à merveille l’évolution technique, et esthétique, des chasseurs anglais de la 2e guerre mondiale.

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Avion techniquement dépassé au début de la guerre, le Gladiator a connu pourtant le succès aux mains des Finlandais mais aussi des pilotes Anglais à Malte et en Grèce.

Si la démo du Gladiator était sympa, j’ai particulièrement apprécié celle du Hurricane qui, en se contentant de « passages à l’anglaise » ne nous l’a pas joué « champion de voltige » et au final nous a offert d’admirer cet appareil sous des angles flatteurs. C’est simple, épuré et terriblement efficace. Un exemple à suivre ! (*)

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Quand un avion anglais fait un passage à l’anglaise le pilote n’est pas forcément un sujet britannique !

Mais le coup de cœur du meeting est à adresser à la compagnie Europe Airpost qui est venue présenter en vol un Boeing 737. Quelle bonne surprise de découvrir que cet avion était paré d’une décoration spéciale de circonstance. Merci et bravo pour le clin d’œil !!!

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Europe Airpost aime la Ferté. Bravo pour cette décoration spéciale de circonstance !

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La décoration spéciale du Boeing 737 a été très appréciée par le public présent.

Des décorations spéciales, les deux bombardiers d’eau de la Sécurité Civile en portaient aussi. Le « Pélican 32 » est toujours revêtu du schéma de décoration imaginé par Julien Camp pour le cinquantenaire de la base en 2013 et le Tracker T07 est l’avion porteur de la décoration spéciale « 30 ans du secteur Tracker » depuis 2012.

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Comme lors des opérations réelles, le Tracker a procédé à l’attaque initiale…

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… et le « Pélican » a terminé le travail. Ces deux appareils sont clairement complémentaires et leur succession ne va pas être simple.

Alors que les CL-415 vont célébrer à Marseille les 20 ans de leur arrivée en France, la démonstration en vol de ces deux appareils n’est pas passée inaperçue. Ce retour en meeting aérien a fait plaisir à tout le monde.

On notera aussi avec plaisir que le nouvel Aviatik des Casques de Cuir a volé, ainsi que le Bristol Fighter de Memorial Flight et le Caudron G3 de l’AJBS. Samedi, après le meeting, c’est le Sopwith Strutter qui a fait une sortie. Des machines rares, il y en avait donc quelques unes !

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Le Caudron G3 de l’Amicale n’avait plus été vu au meeting depuis quelques années. Un retour qu’il fallait saluer.

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Le Sopwith Strutter de Memorial Flight a volé en toute fin de meeting. Quand on vous dit qu’il ne faut pas se précipiter sur la route dès la fin du show…

Ajoutons que la Marine a encore ouvert le bal avec deux Rafale accompagnés des uniques MS760 Paris et Breguet Alizé, première apparition dans l’Essonne pour ce dernier, que la démo combinée des deux Hawker, Sea Fury et Hunter est toujours aussi enthousiasmante, que, décidément, un DC-3 et deux Beech 18 rutilants, c’est splendide sous tous les angles.

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La présence de la Marine était assurée par deux Rafale (dont le n°10, premier Rafale standard F1 passé en F3 après un chantier de trois ans) et deux Warbirds uniques, le Breguet Alizé et le MS Paris.

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Quoi de mieux pour évoquer l’aviation civile de la fin des années 30 que deux Beech accompagnant un DC-3. Trois avions rutilants, magnifiques, aussi beaux à regarder qu’agréables à écouter.

Reste le cas du Rafale solo display. Si la démo de « Tao » est toujours aussi propre et efficace, la décoration du « Monster Tiger » vert fait débat. Personnellement, c’est une déco qui m’a donné soif. Mais Perrier ou Heineken, je n’ai pas réussi à choisir.

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Si la décoration du Rafale Solo Display 2015, hérité du récent Tiger Meet peut faire débat, le pilotage de « Tao » ne souffre, quant à lui, d’aucune critique.

Autre temps fort, la voltige aérienne du Bo105 de l’écurie du taureau rouge, absolument stupéfiante de maîtrise. Il est assez inhabituel de photographier un hélicoptère ainsi.

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Démonstration de voltige époustouflante avec un Bo105. Spectaculaire.

Il y avait encore bien des avions à voir voler puisque le commentateur, Bernard Chabbert, a annoncé que pour le samedi, c’est environ 140 avions qui ont volé dans l’après-midi pour le seul plaisir des spectateurs… et de leurs pilotes. Avec une météo presque idéale, sauf en fin d’après-midi où les nuages ont été un petit peu trop denses, un plateau finalement assez relevé, la foule ne s’y est pas trompée et un record d’affluence a été établi.

Rendez-vous en 2016 !

 

(*) : le Hurricane a été malheureusement endommagé au retour du meeting à la suite d’une sortie de piste à Dijon-Darois le dimanche soir. Les photos montrent des dégâts à l’hélice et au train d’atterrissage. Espérons que ce ne soit pas trop grave et que l’appareil revole bientôt, on a hâte de le revoir dans son élément.

Zadar, AFF2015 Europe

Organisées par la société britannique Tangent Link, les conférences internationales annuelles Aerial Fire Fighting se déroulent alternativement sur le continent américain ou sur le continent européen. L’an dernier, l’AFF 2014 avait été organisé sur l’aérodrome de McClellan à Sacramento, capitale de la Californie, mais où se trouve aussi la base principale du Cal Fire. En 2015, c’est à Zadar, jolie ville balnéaire croate sur la côte adriatique que la manifestation a pris place.

Zadar Header

Le choix de cette ville ne doit rien au hasard puisque l’aéroport de la ville partage ses installations avec une base aérienne, laquelle héberge l’école de pilotage de la Force Aérienne Croate et ses Pilatus PC-9, une escadrille d’hélicoptères et la 855e escadrille équipée de CL-415 et monoturbine Air Tractor, en charge de la lutte aérienne anti-incendie.

L’objectif de cette manifestation est de regrouper tous les acteurs du secteur, industriels, opérateurs publics et privés, sous-traitants, pilotes, techniciens ou dirigeants, afin que des échanges puissent bénéficier à tous, partenaires comme concurrents, à commencer par la sécurité et l’efficacité des opérations. Pour cela, de nombreuses interventions de professionnels reconnus sont organisées, accompagnés d’un petit salon spécialisé et d’un programme de démonstrations en vol. Comme beaucoup de colloques internationaux, le ticket d’entrée sert également de filtre pour écarter les simples curieux puisqu’il faut compter plus de 1000 $ par personne pour pouvoir accéder à la manifestation.

Les choses sérieuses commencèrent dès le mercredi matin, dans la grande salle de conférence du centre omnisports de la ville avec un programme copieux de conférences offertes par des industriels, des opérateurs ou des scientifiques, impliqués dans le développement des outils et des méthodes de lutte contre les feux de forêts.

Parmi les interventions les plus notables, celle du  Major Turkovic, commandant de l’escadron de lutte anti-incendie croate a permis de saisir les subtilités des opérations transfrontalières entre les pays de l’ex-Yougoslavie. Le Dr Huseinbasic, de Bosnie, a expliqué les difficultés des opérations contre les feux sur les anciens champs de batailles des récentes guerres des Balkans encore contaminées par de nombreuses mines et munitions non explosées. Des représentants de Dyncorp, opérateur des avions du Cal Fire, d’Inaer, opérateur de flottes spécialisées en Espagne et en Italie, du constructeur Air Tractor et de Coulson Flying Tankers, sont venus présenter leurs entreprises, leurs produits, leurs méthodes et leurs perspectives de développement. Plusieurs pilotes et représentants gouvernementaux, dont ceux de la France, du Liban, d’Espagne, de Russie, d’Australie, du Chili et de Roumanie ont également évoqué certaines de leurs spécificités nationales.

Plusieurs industriels étaient également présent pour tracer des perspectives ouvertes par certains développements technologiques pouvant intéresser les opérateurs de ce domaine. En Suède, SAAB  étudie la possibilité de développer des HUD adaptés aux opérations de lutte anti-incendie, pour avions comme hélicoptères. Les japonais, de leur côté, ont travaillé sur des simulations de systèmes de guidage et d’alerte de trajectoires pour les bombardiers d’eau, avec sans doute en tête une hypothétique version spécialisée du US-2i ShinMeiwa à bord duquel l’équipage pourrait disposer de viseurs de casque à l’instar des pilotes des chasseurs et hélicoptères de combat les plus avancés.

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Victor Devouge, ‎Chef du Bureau des Moyens Aériens de la Sécurité Civile française au cours de son allocution relative à la doctrine d’utilisation des appareils dans notre pays et à ses perspectives d’avenir.

Entre chaque session de conférences, il était possible de prendre une pause en déambulant parmi la vingtaine de stands tenus par des industriels du secteur, venus du monde entier comme Conair, Coulson Flying Tanker, Dyncorp, Air Tractor, International Air Response, 10 Tanker Air Carrier, Sierra Nevada Corporation, Global Supertanker Services, Inaer et bien d’autres encore.

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Le stand de la société Global SuperTanker Services qui chercher à relancer le Boeing 747 comme appareil de lutte contre les feux de forêts en partant du projet développé par Evergreen.

Le soir venu, un dîner de gala a été offert par l’organisateur dans une très belle salle de réception près du port, l’Arsenal. Au cours des festivités, le français Philippe Bodino a été honoré par l’attribution du Walt Darran International Aerial Firefighting Award.

Le lendemain matin, les participants à l’évènement ont été conduits sur la base aérienne pour assister à un court, mais dense, programme de présentations en vol.

La démonstration d’un CL-215T espagnol a été suivie par celles de trois avions croates, un AT-802F, un « Fire Boss » et un CL-415. Ensuite un Mil Mi 171 a effectué une dépose- récupération d’une équipe de pompier grâce à la méthode, éprouvée, de la grappe,  avant qu’un CL-415 des Vigili del Fuoco ne vienne terminer le programme. Cet avion avait la particularité d’être équipé de rampes d’épandage sous les ailes, utilisables avec les dispersants efficaces contre les marrées noires par exemple. Cette installation permet toutefois au CL-415 de conserver intactes ses capacités de lutte anti-incendies.

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Le CL-215T venu d’Espagne en plein largage.

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Un des six CL-415 de l’aviation militaire croate.

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Les Mil Mi 171 de l’aviation Croate peuvent être utilisés pour acheminer des pompiers dans les zones les moins accessibles.

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Ils peuvent être récupérés ensuite selon différentes méthodes comme la grappe.

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En plus de ses CL-415, l’aviation croate possède six monoturbine Air Tractor dont plusieurs Fire Boss, à flotteurs et capables d’écoper.

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Les Air Tractor AT-802F de l’aviation croate peuvent emporter jusqu’à 3 tonnes d’eau ou de retardant.

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Les pompiers italiens disposent d’un kit d’épandage sur CL-415 permettant à l’avion de lutter contre les marrées noires avec des dispersants chimiques.

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L’appareil équipé du système d’épandage conserve toutes ses capacités anti-incendies.

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Détail de la pompe et des rampes d’épandages sur le CL-415 des Vigili del Fueco.

Au statique se trouvaient deux autres Air Tractor biplaces, dont un Fireboss à flotteurs, un PC-9 de l’école de l’Air croate, un Bell 206 basé localement et un CL-415 de la Sécurité Civile qui, victime d’un souci technique en arrivant, est resté au sol en attendant une intervention des équipes techniques françaises.

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Un des AT-802F biplaces de l’aviation Croate. Il est utilisé pour la transformation des équipages mais conserve toutes ses capacités opérationnelles.

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Les Fireboss existent aussi en version biplace pour la formation et la transformation des équipages.

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Le CL-415 « Pélican 35 » sur le parking avions de la base de Zadar.

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Pilatus PC-9 de l’école d’aviation militaire croate.

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Bell 206 de l’aviation militaire croate. Dommage que cette livrée originale et voyante n’ait pas été appliquée aussi sur les avions de lutte anti-incendie.

Les dernières conférences se sont déroulée dans l’après-midi avant que les participants ne se séparent.

La richesse informative de ces communications tout comme la qualité des différents intervenants positionnent clairement les évènements AFF de Tangent Link comme des moments importants, peut-être incontournables, juste avant le début des saisons feux dans l’hémisphère nord. Il faut donc absolument saluer l’existence d’un tel forum international où les échanges, qu’ils soient d’ordres techniques, opérationnels ou même commerciaux ne peuvent qu’enrichir les cultures professionnelles des participants, des opérateurs et des nations qu’ils représentent.

D’ors et déjà, le AFF2016 Event est prévu pour le mois de mars prochain et se déroulera une fois de plus à Sacramento.