Alors que la France est traversée par des vagues de canicules assez exceptionnelles, si on n’oublie pas les étés assez pourris qu’on a connu ces dernières années, il a donc fallu que les répétitions du Défilé aérien et le 14 juillet se déroulent sous un ciel couvert. Il faut avouer que c’est une chose contrariante quand on aime photographier les avions.
Cette fois-ci, pour les répétitions, j’ai fait le choix de me positionner en haut de la Tour Montparnasse. Bien que la terrasse est ceinte de vitres épaisses, ses concepteurs ont pensé à aménager des « meurtrières horizontales » qui permettent d’y passer un téléobjectif même parmi les plus larges.
Ne cherchez pas, il n’y a aucun avion ni aucun hélicoptère visible sur cette photo.
L’autre avantage de la Tour Montparnasse c’est qu’entre le moment où vous sortez du métro et l’instant où vous êtes prêts à prendre votre première photo, il ne s’écoule que quelques minutes, une dizaine tout au plus, loin des deux heures que peut prendre l’accès au troisième étage de la Tour Eiffel les jours d’affluence.
Le point de vue sur Paris est juste extraordinaire, permettant d’admirer la Tour Eiffel sous son plus bel angle et sous l’éclairage le plus avantageux. Le problème, c’est qu’elle se trouve un peu loin de l’axe de passage des avions et que même armé d’un 400mm, les chasseurs sont un peu petits… Néanmoins, le spectacle assuré par les équipages valait largement les 19€ nécessaires pour grimper les 56 étages… en moins d’une minute grâce à un ascenseur étonnamment rapide.
Le Boeing E-3F suivi d’un Mirage 2000 d’escorte survole la Défense et plonge vers vers Paris pendant qu’à l’arrière plan, les hélicoptères de la deuxième partie du défilé sont en attente de leur tour de passage.
A l’heure dire les premiers appareils, un Awacs et son escorte, ont donc plongé sur la Défense puis ont remonté l’axe historique. La Patrouille de France, comme cela arrive parfois, prise sur d’autres manifestation, n’a pas ouvert cette répétition. D’un autre côté, les Alpha Jet ayant effectué un passage à l’occasion de la journée olympique quelques jours plus tôt, la reconnaissance de l’axe pouvait être considérée comme déjà faite.
Une vision peu commune, un CL-415, le « Pélican » 32, survole les Champs, les sublimes verrières du Grand Palais et celles du Palais de la Découverte.
C’est donc un défilé quasi au complet qui a émerveillé les parisiens, ou les a surpris en plein après-midi, ne manquaient pratiquement que les chasseurs étrangers, mais aussi une paire de Mirage 2000D et un Rafale isolé qui sont passés un peu hors programme et avant les hélicos.
Atlas et Transall, au droit de Montmartre et du Stade de France.
C’est l’EVAA qui mis un point final à cette répétition des voilures fixes avec leurs fumigènes et une position peu usuelle pour le Capitaine Orlowski qui va remettre en jeu son titre de champion du monde de voltige dans quelques jours.
Comme une histoire de champions… du monde…
Ce fut ensuite le tour des voilures tournantes, là aussi pratiquement au complet, et en présence des deux Chinook de la RAF, vedettes annoncées de cette partie du défilé.
Vous aussi, ça vous donne envie de chantonner du Wagner ?
Évidemment, il a fallu qu’un gros nuage noir se plante sur Paris au bon moment…
Depuis, il se murmure que le Ministère des Armées serait tenté d’en acquérir quelques exemplaires car nos forces ne disposent d’aucune machine de cette catégorie. Après le Vietnam, les Malouines, la guerre du Golfe, l’Afghanistan, au Moyen-Orient et dans la BSS, autant de théâtres d’opérations ou la RAF et l’US Army ont fait la démonstration des capacités des CH-47, il est… temps…
Au matin du 14 juillet, c’est un ciel également couvert qui surplombait Paris néanmoins, il y avait assez de lumière pour sortir l’appareil photo.
Comme chaque année, quelques nouveautés de bon aloi et visiteurs de marque ont laissé leurs empreintes sur le défilé aérien où les avions étrangers ont été nombreux, variés et intéressants.
Un Awacs, deux Mirage 2000-5 et deux Typhoon, l’un venant d’Espagne et l’autre du Royaume-Uni.
Parmi les chasseurs on notait la présence de F-16, d’Eurofighter Typhoon, mais c’est sans doute le Tornado de la Luftwaffe qui a le plus retenu l’attention, avion devenu rare depuis son retrait de la RAF l’an dernier et dont les années sont désormais comptées.
Rafale, F-16 néerlandais et Tornado allemand.
Parmi les avions de transport Casa portugais et C-130 espagnol ont donné un accent ibérique marqué aux formations de transport, puisque, ne l’oublions pas, les A400M sont construits à Séville.
Deux transporteurs français escortés par un Casa de l’aviation portugaise.
A400M germanique, C-130J français et C-130H espagnol.
Mais l’aviation française n’était pas en reste avec évidemment la présence de l’A330 MRTT Phénix désormais entré en service. Mais c’est sans doute le Fokker 100 banc d’essais volant de la DGA qui a été le plus surprenant.
Le Fokker 100 ABE, Avion Banc d’Essais de DGA Essais en vol, habituellement basé dans le sud-ouest, il avait participé au Salon du Bourget 2015.
Néanmoins, on ne peut pas passer sous silence la présence, deux jours après son inauguration officielle et moins d’un mois après son arrivée sur le sol français du nouveau Dash 8 de la Sécurité Civile, le Milan 75 accompagné par le premier livré en 2005 et un Canadair.
Présence en force de la Sécurité Civile française. La fin des Tracker se précise également.
Mais il faut reconnaître que la discrète présence d’un Transall Gabriel, avions spécialisé dans la guerre électronique et aux missions largement couvertes par le Secret Défense était un évènement considérable tant ces appareils sont rarement mis en avant par l’armée de l’Air. Avec le retrait progressif des Transall, la succession de ces appareils est aussi un gros dossier pour les états-majors.
Un C-160G Gabriel dont les multiples antennes ne peuvent masquer la fonction. Un avion discret, forcément.
Si les défilé apportent leur nouveauté, ils sont aussi l’occasion de dire au-revoir aux appareils qui vont quitter le service. Ainsi, alors que leurs successeurs, les très performants PC-21 procédaient à leur première démonstration de présence parisienne, trois TB-30 Epsilon ont effectué l’ultime défilé de ce type d’avion pour l’armée de l’Air puisque les derniers exemplaires vont quitter le service en septembre prochain.
Alpha Jet et PC-21, un bon résumé de la formation des pilotes de chasse français pour les années à venir.
Photographiés d’un peu loin, (ils ont intégré l’axe du défilé très tardivement), les trois TB-30, on note un bel effort pour les décorations, survolent une dernière fois Paris.
Néanmoins, ce n’est qu’un au-revoir car de nombreux appareils de ce type ont déjà rejoint le monde civil et on devrait en revoir voler pendant longtemps.
De vie civile, il n’en est guère question pour le Lynx, hélicoptère anglo-français embarqué de lutte anti-sous marine dont le retrait a été accéléré et dont la succession est assurée par les NH90 ; ces appareils, entrés en service dans les années 80 n’ont encore que quelques petits mois à voler.
Dans l’ordre de passage, un NH90 Caïman, deux Lynx et deux Dauphin. Les Lynx étaient là à deux titres, la célébration de leurs 40 ans de service et leur adieux aux armes programmé pour le printemps prochain.
Comme c’est redevenu l’habitude l’an dernier, dans l’après-midi, l’esplanade des Invalides a de nouveau accueilli des véhicules militaires, un planeur et même un Mirage 2000 pour le très grand plaisir de très nombreux visiteurs, souvent venus en famille.
Le Mirage 2000 numéro 03 est un des prototype de l’avion, reconnaissable à sa dérive étroite. Il a volé pour la première fois en 1979, il y a 40 ans et sert désormais d’attraction publique mobile.
En dépit d’un contexte sécuritaire toujours un peu tendu, c’était l’occasion d’approcher les hommes et les machines qui assurent la défense de notre pays, de plus près que lors de leur rapide passage en fin de mâtinée.
Un des planeurs de l’armée de l’Air, venu sagement à bord de sa remorque.
Un Cougar et un NH-90 de l’ALAT, un Caracal de l’armée de l’Air, un Dauphin de la Marine et un EC-145 de la Gendarmerie étaient venus se poser sur l’esplanade et pouvaient être visités à condition d’être un peu patients tant les files étaient longues.
Leur départ, en toute fin d’après-midi fut encore un grand moment.
Prendre de la vitesse, Caracal’style !
Dommage seulement que le directeur des vols a cru bon de repousser la foule très très loin, bien plus loin que les années précédentes. La sécurité, c’est important, mais là, c’est devenu juste ridicule. Les équipages ont enchaîné les décollages très rapidement. Là encore, alors que l’après-midi avait été plus dégagée, les nuages sont venus nous priver de belles images. On en a quand même pris plein les yeux.
En haut de Montparnasse, les vitres qui entourent la terrasse sont bien visibles, un bel endroit pour profiter de Paris.
Vivement l’an prochain !