Comment mieux commencer une semaine de vacances que par une journée porte-ouverte d’un bel aérodrome, deux heures de vol et un meeting aérien ? Évidemment, personne n’avait prévu qu’au moment où mon train arrivait à Angoulême, un message allait un peu gâcher la fête : « Fred, T22 s’est crashé ». Passé la stupéfaction et la tristesse, et même si Franck Chesneau est toujours un petit peu présent autour de nous pour un long moment, il n’y a avait qu’une chose à faire : continuer !
Samedi, la très belle plateforme d’Angoulême ouvrait ses portes au public, profitant d’une activité un peu plus variée qu’à l’accoutumée puisqu’une partie des avions présents au meeting aérien de Mainfonds était basée ici et que ce jour-là, ils allaient et venaient pour s’entraîner et valider leurs démonstrations.
Ainsi, les Angoumoisiens, venus en nombre, purent admirer les L-39 de la Patrouille Breitling, les adorables et typiquement britanniques montures du Bulldog Team, un Broussard venu de Limoges, un Cessna 337 déguisé habilement en O-2 de l’aviation du Sud-Vietnam, un SF-260 aux couleurs africaines, le Stearman « Girlie » qui nous avait enchanté à la Ferté il y a deux ans ainsi qu’un Extra de l’EVAA, un T-6 ou un Morane-Saulnier.
Angoulême est aussi utilisé par Airbus pour une école de pilotage et la société CATS entretient dans un hangar les Grob, Cirrus et autres Mousquetaire de l’Armée de l’Air. Héli Union dispose aussi d’une importante base. Ces entités ont joué le jeu et ont ouvert en grand leurs portes, ainsi que leurs simulateurs de vol. Il était même possible de monter à la vigie de la tour de contrôle. Oui, toutes les portes étaient bien ouvertes !
L’Aéroclub d’Angoulême en a profité pour promouvoir sa flotte variée et superbement entretenue ; ses Cessna 150, 152 et 172, son PA-28, mais aussi son Océanair TC-160 et son MCR4S. L’association dispose d’une section ULM avec un Guépard et un Zenair et cohabite parfaitement avec les vélivoles du hangar d’à côté. En partenariat avec le lycée local, la section Brevet d’Initiation à l’Aéronautique (BIA) y est très active et efficace avec une trentaine de diplômés chaque année. L’organisation y est très incitative avec trois vols de 20 minutes organisés en cours de formation : « chacun avec un petit programme pour que les enfants aient quelque chose à penser (tour de piste et trois axes, pente et puissance, navigation autour de la ville). » nous explique Franck Mée, membre du club depuis un peu plus d’un an et formateur BIA.
« Normalement, chaque minot arrive à l’examen en ayant fait deux vols à l’arrière et un en place droite. » Une fois le BIA obtenu, ce qui représente une très large majorité des cas même si l’examen est sélectif, un vol « récompense » en direction de la côte Atlantique est organisé : « pour ceux qui ont eu le BIA : deux heures, trois branches. Cette année, c’était Lesparre et Royan, pour qu’ils voient une piste en herbe et une autre en dur. » Très étrangement les diplômés du BIA sont très nombreux à intégrer ensuite l’Aéroclub et une carrière professionnelle dans l’aéronautique… il n’y a pas de hasard !
Le club incite largement ses membres à voyager et cette politique semble porter ses fruits. Le Président s’est félicité de voir que le nombre d’heures de vol était en hausse constante et régulière et que si la tendance se maintient, 2019 pourrait se terminer avec le record des 20 dernières années. Un équipage s’est également distingué en obtenant une très belle deuxième place à l’Air Navigation Race (une évolution du rallye aérien) de Chalais en mai dernier, une performance notable pour un équipage à moitié novice !
Pendant toute la journée, les pilotes ont ouvert les portes de trois de leurs avions (un Cessna 150, un 152 et le MCR) pour expliquer à tous les enfants de passage ce qu’est un cockpit et plus d’un a dû rêver de pilotage cette nuit-là. C’était aussi l’occasion de vendre quelque vols d’initiations et d’inscrire de nouveaux membres.
Cette journée s’est déroulée sous une météo parfaite et même les pompiers de l’aérodrome en ont aussi profité pour montrer leurs véhicules. En fin de journée, un planeur a cependant fait une sortie de piste à l’atterrissage, ils ont donc dû décaler. Bilan, un planeur endommagé et quelques égratignures pour le pilote.
Toute l’après-midi, je regardais d’un œil torve les gamins qui tripatouillaient le MCR… C’est qu’on en avait besoin le lendemain…